Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a affirmé jeudi que l'Union européenne (UE) serait «seule» au cours «des prochaines années» maintenant que Donald Trump est devenu président des États-Unis, ce qui peut être «une bonne chose».

Favorable au Brexit, critique envers l'OTAN, Donald Trump semble décidé à pratiquer une politique protectionniste et nationaliste, qui l'éloigne de son allié européen.

«Je suis arrivé à la conclusion que nous serons seuls au cours des prochaines années, ce qui peut être une bonne chose», a déclaré M. Dijsselbloem à Bruxelles, avant une réunion de l'Eurogroupe, organe informel qui regroupe les 19 ministres des Finances de la zone euro.

«Peut-être est-ce ce dont l'Europe a besoin pour véritablement travailler ensemble», a-t-il ajouté.

Donald Trump recevra vendredi à Washington la Première ministre britannique Theresa May, premier dirigeant étranger à le rencontrer, afin d'ébaucher la future relation commerciale entre les deux pays.

«Il y a une nouvelle donne américaine que nous allons devoir regarder avec beaucoup de vigilance et d'attention», a pour sa part constaté jeudi le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

«Il y a un nouveau président avec des options politiques qui se déploient avec une certaine rapidité et certaines d'entre elles confirment par exemple une tendance nationaliste, une tendance protectionniste», a-t-il ajouté.

Mais «ce sont des alliés, ce sont des amis et ils le resteront».

Selon lui, «cet environnement» va pousser l'UE à être «plus efficace, plus forte, plus unie».

«L'euro ne va pas s'effondrer, ni dans 18 mois, ni dans dix ans», a-t-il par ailleurs répondu à Ted Malloch, présenté comme le futur ambassadeur des États-Unis auprès de l'UE, qui a prédit, dans une interview à la BBC, la fin possible de l'euro.

«Nous allons décevoir ceux qui nous voient déjà morts», a-t-il dit, citant l'écrivain et humoriste américain Mark Twain: «la nouvelle de ma mort est plus que prématurée.»