Un train serbe intercepté à la frontière avec le Kosovo et arborant l'inscription «le Kosovo est Serbe» a alimenté une crise majeure dans les Balkans et laisse craindre une escalade entre la Russie et l'Occident sur le pouvoir au coeur de la région.

La Serbie a accusé les dirigeants au Kosovo, dimanche, de «vouloir la guerre» et a prévenu qu'elle défendrait «chaque pouce» de son territoire, un jour après que le train, décoré de manière provocatrice de drapeaux et de symboles chrétiens orthodoxes serbes, eut été interdit d'entrée dans le pays voisin.

Le Kosovo, appuyé par la majeure partie des gouvernements occidentaux, a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008. Mais la Serbie, et son allié slave orthodoxe, la Russie, ne reconnaissent pas la souveraineté du Kosovo.

La Serbie a tenté de maintenir son influence dans le nord du Kosovo, où réside la majeure partie de la minorité serbe du pays.

Des soldats dirigés par l'OTAN assurent une présence aux frontières depuis une campagne aérienne de trois mois en 1999 pour stopper une répression sanglante serbe de séparatistes albanais.

Le président serbe Tomislav Nikolic a fait cette mise en garde, dimanche, après l'interception du train de passagers pour l'empêcher de se rendre au Kosovo, où son gouvernement soutient que les Serbes sont menacés par les Albanais du Kosovo.

«Hier (samedi), nous étions au bord d'affrontements», a dit M. Nikolic, dans la rhétorique la plus musclée depuis la prise de contrôle des frontières par des soldats dirigés par l'OTAN en 1999.

Le premier ministre du Kosovo, Isa Mustafa, a dit avoir joint les États-Unis et l'Union européenne pour exprimer les craintes de son pays, disant que «les provocations, les conflits et les guerres devraient être choses du passé» entre ces deux pays.