Dix-sept personnes soupçonnées d'être impliquées dans le retentissant braquage de la star américaine de la téléréalité Kim Kardashian à Paris en octobre dernier ont été interpellées lors d'un coup de filet mené lundi en France.

Avec un butin estimé à neuf millions d'euros, ce braquage spectaculaire avait constitué le plus important vol de bijoux commis au détriment d'un particulier en France depuis plus de 20 ans.

Dans la nuit du 2 au 3 octobre, la vedette ultramédiatisée de 36 ans s'était fait braquer par cinq hommes armés dans une discrète résidence hôtelière de luxe du centre de Paris, où elle était venue assister à la Fashion Week.

Après l'avoir ligotée, bâillonnée et enfermée dans la salle de bain, ses agresseurs étaient repartis avec une bague d'une valeur de quatre millions d'euros et un coffret de bijoux pour un montant de cinq millions.

Les interpellations se sont déroulées à Paris, dans trois départements proches de la capitale et dans les Alpes-Maritimes et le Gard, a-t-on appris de source judiciaire. Le plus jeune interpellé est né en janvier 1994 et le plus âgé a 72 ans.

Ces personnes «sont quasiment toutes connues pour grand banditisme», a ajouté une source policière, précisant que parmi elles figuraient trois femmes. L'une est âgée de 65 ans, selon une source proche du dossier.

Selon une source policière, le chauffeur de la star, employé d'une société de transport, fait également partie des gardés à vue. Il aurait ainsi pu indiquer que le garde du corps s'était absenté et renseigner ses acolytes sur les lieux, a précisé cette source.

Les enquêteurs ont remonté la piste jusqu'aux suspects notamment grâce à l'exploitation des traces ADN retrouvées sur place, a précisé une source policière.

«Une des traces a «matché+ avec un individu connu des services de police pour des faits de braquage et des affaires de droit commun, considéré comme un voyou de grande envergure», a raconté cette source à l'AFP.

Les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de Paris ont alors mis en place des surveillances et filatures qui ont permis de reconstituer le réseau (braqueurs, intermédiaires, receleurs), avec des ramifications menant à Anvers (Belgique), plaque tournante du commerce de diamants.

Arme sur la tempe 

Les gardes à vue pourront durer jusqu'à 96 heures, l'enquête étant ouverte pour «vol avec arme en bande organisée», en plus d'«association de malfaiteurs» et «séquestration».

«Il appartiendra au juge d'instruction de décider ce dont il a besoin pour mener son enquête. Il peut demander à Kim Kardashian de reconnaître les personnes qui l'ont agressée, soit il voudra que ce soit en personne, soit sur des photos», a affirmé son avocat Me Jean Veil, qui a précisé que sa cliente avait «exprimé des félicitations» aux services de police français.

Certains des voleurs sont arrivés et repartis à vélo. Armés, masqués et portant des blousons de police, ils ont d'abord entravé le veilleur de nuit, puis deux d'entre eux sont montés dans l'appartement de Kim Kardashian.

Habituellement omniprésente sur les réseaux sociaux, la star aux 49,4 millions d'abonnés sur Twitter et 89,8 millions sur Instagram s'est ensuite murée dans le silence durant une fin d'année 2016 tourmentée qui a également vu son mari, le célèbre rappeur-producteur Kanye West, hospitalisé en urgence fin novembre, pour une crise psychotique selon des informations de presse.

La semaine dernière, «Kim K» est apparue dans une bande-annonce de la prochaine saison de la série de téléréalité Keeping Up with the Kardashians où, en larmes, elle raconte son agression à ses proches. Elle confie avoir alors pensé: «Ils vont me tirer dans le dos».

Le couple Kardashian-West, figurait en 2015 parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde pour le magazine Time. A elle seule, Kim Kardashian a gagné ces trois dernières années 131 millions de dollars, selon le site du magazine Forbes.

Le vol des bijoux de Kim Kardashian s'inscrit dans une série d'agressions visant des riches étrangers, qui écornent l'image de Paris, première destination touristique au monde, en pleine campagne pour reconquérir ses visiteurs après les attentats djihadistes meurtriers de novembre 2015.