Le Conseil des ministres français a adopté samedi un projet de loi prolongeant l'état d'urgence en vigueur depuis les attentats meurtriers du 13 novembre 2015 à Paris jusqu'au 15 juillet 2017, après les élections présidentielles et législatives.

Le gouvernement va «demander au parlement de reconduire l'état d'urgence pour sept mois supplémentaires, jusqu'au 15 juillet précisément», a déclaré le premier ministre, Bernard Cazeneuve, à l'issue de ce Conseil qui se tenait exceptionnellement un samedi.

Les deux tours de l'élection présidentielle se tiendront le 23 avril et le 7 mai 2017 et les législatives les 11 et 18 juin.

«Cette période de campagne électorale, qui sera naturellement marquée par de nombreuses réunions publiques et rassemblements, peut aussi constituer malheureusement un contexte de risque d'attentat accru», a mis en garde l'ancien ministre de l'Intérieur, qui occupe le poste de premier ministre depuis mardi, après la démission de Manuel Valls.

«Deuxièmement, en plaçant la date d'échéance au-delà des élections, nous permettons au président de la République et au Parlement qui seront issus des prochaines élections d'avoir le temps nécessaire pour apprécier la situation avant de se prononcer sur une éventuelle prolongation supplémentaire», a-t-il poursuivi.

Les sondages donnent le candidat de la droite, François Fillon, gagnant au deuxième tour de l'élection présidentielle devant la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen. La gauche, qui se présente en ordre dispersée, ne serait pas présente au second tour du scrutin. Le président socialiste François Hollande a fait savoir début décembre qu'il ne briguerait pas un second mandat.

Le texte devrait être débattu mardi à l'Assemblée et jeudi au Sénat. L'état d'urgence, décrété par M. Hollande le 13 novembre 2015 après les attentats qui avaient fait 130 morts à Paris et en région parisienne, a été prolongé depuis à quatre reprises, la dernière fois après l'attentat du 14 juillet à Nice (86 morts).