Un attentat, « envisagé de longue date », a été déjoué ce week-end en France et sept personnes ont été interpellées, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, pour qui la « menace terroriste » n'a jamais été aussi élevée.

Les personnes interpellées, âgés de 29 à 37 ans, de nationalités française, marocaine et afghane, ont été arrêtées dans la nuit de samedi à dimanche à Strasbourg (Est) et Marseille (Sud-Est), dans le cadre d'une enquête antiterroriste ouverte il y a « plus de huit mois », a-t-il indiqué à la presse.

Quatre de ces arrestations avaient déjà été annoncées dimanche.

L'enquête devra « définir les rôles respectifs des personnes interpellées et établir si l'attentat ainsi déjoué était une attaque coordonnée visant à frapper simultanément plusieurs sites sur le territoire », a ajouté M. Cazeneuve, sans plus de précisions.

Six étaient inconnues des services de renseignement, mais un Marocain, « dont la résidence n'était pas en France, était signalé par un pays partenaire ».

Deux personnes liées au même réseau avaient été interpellées le 14 juin, quelques jours après le début de l'Euro de football (soccer), et incarcérées, selon le ministre.

« Jamais la menace terroriste n'a été aussi élevée sur notre territoire », a déclaré Bernard Cazeneuve.

« Le risque zéro ne peut être garanti et ceux qui le garantissent mentent aux Français », a-t-il aussi dit, à six mois de l'élection présidentielle.

Pour la seule année 2016, près de 20 attentats et projets ont été déjoués en France, selon une source proche du dossier.

La France a été endeuillée à plusieurs reprises depuis les attentats de janvier 2015 à Paris contre le journal satirique Charlie Hebdo et un magasin casher (17 morts). Des attentats djihadistes ont notamment été perpétrés en novembre 2015, à Paris et dans sa banlieue (130 morts dans une salle de spectacles, des terrasses de café et devant le Stade de France), et en juillet 2016, à Nice (86 morts).

Début septembre, la police avait arrêté un commando de femmes djihadistes à l'origine d'un attentat avorté à la voiture piégée, retrouvée bourrée de bonbonnes de gaz, non loin de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Elles préparaient, d'après les enquêteurs, une autre attaque « imminente » contre une gare de la région parisienne.

Les services antiterroristes ont arrêté depuis janvier 418 personnes en lien avec des réseaux djihadistes, dont 143 depuis le 1er septembre. Sur ces 143, 52 ont été écrouées et 21 placées sous contrôle judiciaire.

Le président François Hollande a indiqué la semaine dernière vouloir prolonger l'état d'urgence, instauré après les attentats de novembre 2015, jusqu'à la présidentielle d'avril-mai 2017.