Le premier ministre pro-européen serbe Aleksandar Vucic a été placé «en sécurité» après la découverte samedi près de sa maison, au sud de Belgrade, d'un arsenal d'armes qui aurait été destiné à préparer son «assassinat».

Le ministre chargé des Anciens combattants et du Travail, Aleksandar Vulin, a demandé aux services de sécurité et de renseignement de «donner des réponses (pour savoir) qui préparait l'assassinat du premier ministre».

Les autorités ont été alertées par des passants qui avaient repéré dans une forêt près de la maison familiale de M. Vucic, à Jajinci, près de Belgrade, des coffres cachés et renfermant des armes, a expliqué à la presse le ministre de l'Intérieur, Nebojsa Stefanovic.

«Il s'agit d'un lance-roquette, de quatre grenades à main et d'une importante quantité de munitions pour le fusil automatique 7,62 mm et pour le fusil à lunette 7,9 mm», a précisé M. Stefanovic.

«Ce qui est inquiétant, c'est que ces armes ont été découvertes à seulement quelques dizaines de mètres d'un virage vers la maison familiale du premier ministre Vucic», a-t-il poursuivi, en ajoutant que son cortège aurait représenté «une cible très facile».

Ancien collaborateur du défunt président serbe Slobodan Milosevic et faucon ultranationaliste, Aleksandar Vucic, 46 ans, est aujourd'hui un pro-européen convaincu et interlocuteur apprécié de l'Occident.

La Serbie avait été bouleversée par l'assassinat en 2003 de son premier ministre démocrate pro-européen Zoran Djindjic.

Le vice-premier ministre et chef de la diplomatie, Ivica Dacic, a appelé les autorités à une «vigilance particulière, en ayant à l'esprit une amplification des pressions sur notre pays», sans toutefois désigner les sources de ces pressions.

«Le fait que ce pays et son leader mènent une politique indépendante, qu'ils ne travaillent dans l'intérêt de personne, sauf dans l'intérêt de la Serbie, gène de nombreux pays dans le monde», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Tout en prenant soin de flatter le partenaire historique russe, M. Vucic s'est bâti à l'Ouest une réputation de partenaire fiable, notamment en engageant un dialogue sur la normalisation des relations avec l'ancienne province serbe du Kosovo qui a proclamé en 2008 son indépendance, non reconnue par Belgrade.