Moins de deux mois après son arrivée à la tête de la mairie de Rome, Virginia Raggi affronte une grave crise après la démission en cascade de cinq membres importants de son équipe.

« Virginia, mairesse chancelante », titre Il Fatto quotidiano, le quotidien pourtant le plus proche du Mouvement 5 Étoiles (M5S, populiste) qui a créé la surprise en juin en remportant haut la main la municipale de Rome.

Jeudi, Mme Raggi a d'abord renvoyé son chef de cabinet, impliqué dans un scandale en raison de son salaire de près de 200 000 euros brut par an, et perdu le responsable financier de la mairie, un ancien dirigeant de la Consob, le gendarme boursier italien.

Dans le même temps, les principaux patrons des deux sociétés municipales les plus critiquées par les Romains ont claqué la porte : la société des transports publics (ATAC) et celle de ramassage des ordures (AMA).

Tous trois avaient été nommés au cours des derniers mois et leur départ représente un coup dur pour l'administration de Virginia Raggi.

« Cinq démissions pour Raggi : chaos 5 Étoiles, Rome déjà paralysée », titre La Repubblica. « 5 Étoiles, la tempête sur Rome », insiste La Stampa.

Selon les médias italiens, ces départs sont liés à une lutte de pouvoir entre tendances opposées au sein du M5S et Mme Raggi aurait choisi de faire partir tous les responsables municipaux qui lui avaient été imposés d'une manière ou d'une autre.

Cette avocate de 37 ans, élue en juin première femme maire d'une capitale réputée ingouvernable, avait été l'objet de commentaires ironiques en mettant près de trois semaines pour trouver les neuf membres de son équipe en raison des dissensions internes.

Cette crise à la tête de la capitale italienne déstabilise le M5S, qui joue sur la gestion de Rome une partie de sa crédibilité dans la perspective des prochaines élections législatives, prévues pour l'instant en 2018.