Arrivées avec des seaux, des pelles, des matelas gonflables et du sable, une cinquantaine de femmes ont installé une fausse plage jeudi devant l'ambassade de France à Londres pour protester contre l'interdiction du burkini sur les plages de l'Hexagone.

Une mère en burkini s'est posée devant les marches de l'ambassade et a commencé à construire un château de sable avec ses deux enfants.

Autour de la famille, des jeunes femmes en maillot de bain dansaient au son de l'accordéon en brandissant des pancartes «l'interdiction du burkini est raciste» ou encore «l'islamophobie n'est pas la liberté».

Beaucoup des manifestantes ont été choquées par les photos, abondamment relayées dans la presse britannique, du contrôle par quatre policiers municipaux d'une femme voilée, mais pas porteuse d'un burkini, sur une plage de Nice dans le sud de la France.

Cette photo «montre bien que l'islamophobie se répand dangereusement», estime Alex Ousten, étudiante de 23 ans en sciences politiques.

«J'ai eu la nausée en voyant ces photos», abonde Esmat Jeraj, une des organisatrices de cette manifestation réservée aux femmes.

«L'objectif de ce rassemblement est de témoigner notre solidarité aux femmes musulmanes de France mais aussi partout dans le monde, dont les choix vestimentaires sont forcés ou dictés par les hommes», souligne-t-elle.

«Cette interdiction du burkini n'est pas seulement islamophobe, mais également misogyne», a-t-elle insisté.

Une douzaine de villes en France ont choisi d'interdire le burkini. Le Conseil d'État, plus haute juridiction administrative française, a commencé jeudi à examiner la légalité de ces arrêtés.