La police turque a effectué lundi des perquisitions dans quatre des plus importants tribunaux d'Istanbul dont 190 employés ont fait l'objet d'un mandat d'arrêt en liaison avec le coup d'État avorté du mois dernier contre le président Recep Tayyip Erdogan, selon l'agence de presse officielle Anadolu.

Au total, 136 de ces procureurs et autres membres du personnel judiciaire ont pour le moment été arrêtés et sont interrogés par la police, a ajouté la même source.

Les perquisitions ont eu lieu aux tribunaux de Caglayan, le principal d'Istanbul, ainsi que dans trois autres situés respectivement dans les quartiers de Gaziosmanpasa, de Bakirkoy et de Buyukcekmece.

Leurs 190 employés interpellés ou encore recherchés sont tous soupçonnés d'avoir des liens avec le prédicateur qui s'est exilé aux États-Unis Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch manqué du 15 juillet, ce que l'intéressé nie.

D'après les chiffres officiels, plus de 35 000 personnes ont été arrêtées à ce jour dans le cadre d'une vaste purge en cours depuis ce coup d'État avorté qui a fait 273 morts. 11 597 d'entre elles ont toutefois été libérées.

Le président turc a affirmé vouloir éradiquer le «virus» Gülen présent dans les institutions turques. Mais l'ampleur de la purge, qui a touché l'armée et la police, mais aussi l'enseignement, les médias, la justice, a été vivement critiquée à l'étranger et dénoncée comme une chasse aux sorcières.

Par ailleurs, l'ancien procureur général de la région d'Erzurum (est) a été arrêté dimanche soir pendant qu'il tentait de gagner la Syrie voisine. Ekrem Beyaztas a été interpellé par des gardes-frontières au sud de la ville de Kilis, selon un responsable turc ayant requis l'anonymat.