Le pape François a recommandé aux jeunes du monde entier que la prière soit leur chat et l'Évangile leur GPS sur les «routes de la vie», au cours de la messe dimanche devant une vaste assemblée de fidèles dans la ville polonaise de Brzegi.

Au cours de la messe finale des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), célébrée devant des centaines de milliers de personnes, le souverain pontife a parlé aux jeunes dans un langage qu'ils connaissent bien, celui d'internet et de l'informatique. Il s'est exprimé en italien, mais chacun pouvait suivre la traduction en direct par radio sur son téléphone portable.

La mémoire de Dieu, a-t-il dit, «n'est pas un disque dur qui enregistre toutes nos données, mais un coeur tendre de compassion qui se réjouit d'effacer définitivement toutes nos traces de mal».

En prêchant l'espérance, le pape a demandé aux jeunes de rejeter la tristesse, un «virus qui infecte et bloque tout, qui ferme toute porte, qui empêche de relancer la vie, de recommencer».

«Installez bien la connexion la plus stable, celle d'un coeur qui voit et transmet le bien sans se lasser», a-t-il poursuivi.

Dieu espère que «parmi tous les contacts et les chats de chaque jour il y ait à la première place le fil d'or de la prière». Et de conclure par cet ultime conseil: «Faites vôtre l'Évangile, qu'il vous serve de GPS sur les routes de la vie».

Le nombre exact des participants à cette messe, célébrée à une quinzaine de kilomètres de Cracovie, a fait l'objet d'évaluations divergentes: entre 2,5 et trois millions selon les organisateurs, autour d'un million et demi selon des estimations officieuses des services de sécurité. 

«Lutter contre les injustices» 

Chauffés par le soleil et des musiques et des chants rythmés - on a même vu deux évêques danser en sautillant comme des adolescents -, les participants ne cachaient pas leur émotion.

«J'ai été frappé par la phrase du pape: arrêtez de glander, c'est à vous de vous lever, de donner au monde cette force pour lutter contre les injustices, la haine, les guerres», a dit un jeune Parisien, Jacques Bordeaux.

«Le pape va directement au but, ne tourne pas autour du pot», a renchéri Martin Le Conte, 19 ans, de la Communauté de l'Emmanuel de Paris, assurant «ressortir grandi, en tant qu'homme, en tant que catholique», de ses premières JMJ.

Samedi, le chef de l'Église catholique avait présidé au même endroit un rassemblement presque aussi important, la traditionnelle veillée, suivie d'un concert de musique pop sur des textes inspirés par la religion.

Divan et jeux vidéo  

À plusieurs reprises au cours de la visite papale, les jeunes ont été sommés de ne pas se prendre «pour des retraités à 23, 24 ou 25 ans», de «ne pas confondre le bonheur avec un divan», de ne pas se laisser «étourdir et abrutir» par le confort et par les jeux vidéo.

À Cracovie, le pape a abordé à plusieurs reprises la question des réfugiés, appelant à accueillir «ceux qui fuient la guerre et la faim», alors que le gouvernement conservateur polonais est réticent à accepter l'arrivée de migrants, invoquant des raisons de sécurité.

L'un des moments les plus marquants de son séjour a été sa visite au musée de l'ancien camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau, où il a prié en silence, avant d'inscrire sa réaction à l'horreur de l'Holocauste dans le livre d'or: «Seigneur, aie pitié de ton peuple, Seigneur, pardon pour tant de cruauté».

François est rentré à Rome dimanche soir.

Auparavant, il a révélé le lieu de la prochaine édition des JMJ, en 2019: Panama. Le président panaméen, Juan Carlos Varela, présent à la messe finale des JMJ, a assisté à cette annonce.

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L'un des moments les plus marquants du séjour du pape a été sa visite au musée de l'ancien camp nazi d'Auschwitz-Birkenau.