Le gouvernement belge a gelé les avoirs de dix personnes soupçonnées d'être en lien avec des activités de terrorisme, dont Mohamed Abrini, mis en cause dans les attentats de Bruxelles et Paris, une mesure inédite dans le royaume, a-t-on appris vendredi.

Le ministre belge des Finances, Johan van Overtveldt, a amendé un arrêté royal sur la lutte contre le financement du terrorisme, datant de 2006 mais jamais complété jusqu'à cette année, comportant dix noms publiés jeudi au Moniteur, le journal officiel belge. Tous les fonds et ressources économiques de ces personnes sont gelés et il est interdit de leur prêter de l'argent.

Parmi ceux-ci figure Mohamed Abrini, 31 ans, dit «l'homme au chapeau», identifié sur la vidéo surveillance dans les minutes précédents la double explosion à l'aéroport de Zaventem le 22 mars (les attentats de Bruxelles ont fait 32 morts au total).

Actuellement emprisonné en Belgique, il est aussi visé par un mandat d'arrêt européen émis par les juges d'instruction français pour son rôle logistique présumé dans les attentats du 13 novembre à Paris (130 morts).

«C'est une bonne chose que cette mesure qui existe depuis 2006 soit enfin opérationnelle. C'est une étape logique et constitue une partie intégrante de la lutte contre le terrorisme», s'est félicité M. van Overtveldt dans un court communiqué.

Le ministère n'a pas souhaité communiquer sur l'identité des personnes nommées.

Sur cette liste se trouvent aussi deux membres de la famille Bazarouj, un famille décrite pendant l'enquête sur les attentats comme «pourvoyeuse de candidats au djihad», et dont l'un de ses membres a été inculpé, soupçonné d'avoir aidé Salah Abdeslam dans sa cavale.

Le quotidien flamand De Tijd, qui a révélé l'information, explique que parmi les autres noms se trouvent des personnes soupçonnées d'être parties combattre en Syrie.

Une première liste de deux noms avait été publiée en toute discrétion en mai. Ces deux personnes ont été citées dans le dossier de la cellule djihadiste démantelée à Verviers (sud de la Belgique) en janvier 2015 et sont soupçonnées d'être actuellement en Syrie.

La liste a été élaborée sur la base d'évaluations de l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (Ocam), après concertation avec les autorités judiciaires.

Selon l'arrêté, les personnes mentionnées «sont suspectées de commettre ou de tenter de commettre des infractions terroristes, de les faciliter ou d'y participer».