Deux nouveaux suspects ont été placés en détention dans le cadre de l'enquête sur l'attaque au camion qui a fait 84 morts le 14 juillet à Nice.

Le bureau du procureur de la République de Paris a annoncé, mardi, que deux hommes étaient détenus depuis lundi dans le sud de la France, sans toutefois donner de détails sur les gestes qui leur étaient reprochés.

Cinq personnes avaient déjà été emprisonnées pour terrorisme en lien avec l'attentat mené par le Tunisien Mohamed Lahouaiej Bouhlel sur la promenade des Anglais à Nice le soir de la fête nationale française. Elles sont soupçonnées d'avoir fourni du soutien à Bouhlel, notamment en l'aidant à se procurer un pistolet.

Le groupe armé État islamique (EI) a revendiqué l'attaque. Les autorités françaises ont affirmé que Mohamed Lahouaiej Bouhlel s'était inspiré de la propagande de l'organisation terroriste, mais qu'elles n'avaient trouvé aucune preuve indiquant que l'EIavait orchestré l'attentat.

Ces nouvelles arrestations surviennent alors qu'un scandale politique fait rage concernant la présence limitée des forces policières à Nice le soir du massacre.

Plaintes contre l'État français et la ville pour déficit de sécurité

La justice française a enregistré de premières plaintes de familles de victimes de l'attentat de Nice contre l'État français et la mairie pour déficit de sécurité, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

«Quatre plaintes ont déjà été enregistrées, d'autres sont à l'étude», a précisé à l'AFP Jean-Michel Prêtre, procureur de Nice. Les plaignants sont des personnes qui étaient proches de la scène de l'attentat ou sont les parents de mineurs qui s'y trouvaient, a-t-il précisé.

L'attentat de Nice, commis par un tueur tunisien au volant d'un camion de location qui a fauché des centaines de personnes sur la Promenade des Anglais en bordure de mer, a fait 84 morts et plus de 350 blessés.

Depuis le 14 juillet et l'affirmation le lendemain par le premier ministre, Manuel Valls, qu'aucune «faille» ne pouvait être imputée aux forces de l'ordre chargées de la sécurité pour les célébrations de la fête nationale française, la polémique n'a pas cessé.

Elle porte sur une insuffisance présumée d'effectifs policiers qui, en outre, n'auraient pas établi de barrages efficaces pour interdire toute circulation sur l'avenue laissée aux piétons pour assister à un feu d'artifice.

Alors que des élections présidentielles et législatives se tiendront en France en 2017, la controverse est alimentée par l'opposition de droite et l'extrême droite. Et plus récemment par une policière supervisant le réseau vidéo installé à Nice,  qui a accusé le ministère de l'Intérieur d'avoir voulu faire pression sur la rédaction de son rapport sur les évènements du 14 juillet.

Face à la critique, le gouvernement socialiste est sur la défensive, assurant n'avoir rien à se reprocher.

La justice a ouvert deux enquêtes préliminaires après les accusations de la policière municipale, Sandra Bertin: l'une à Nice pour «abus d'autorité» et l'autre à Paris pour «diffamation», cette dernière à la demande du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.