Le président Recep Tayyip Erdogan a évoqué dimanche soir un éventuel rétablissement en Turquie de la peine capitale, officiellement abolie en 2004 dans le cadre de la candidature d'adhésion d'Ankara à l'Union européenne, afin de lutter contre le «virus» factieux.

«En tant que gouvernement et en tant qu'État, nous connaissons et entendons cette demande qui est la vôtre. Nous ne pouvons pas ignorer votre demande», a répondu le chef de l'État à des sympathisants qui réclamaient l'exécution des putschistes.

«Je pense que notre gouvernement va en discuter avec l'opposition et qu'une décision sera sans aucun doute prise», a-t-il ajouté dans un discours à Istanbul. Il répondait à une foule qui scandait «Nous voulons la peine de mort», après des obsèques de victimes du putsch raté de la nuit de vendredi à samedi, sur la rive asiatique d'Istanbul.

«En démocratie, la décision, c'est ce que veut le peuple», a ajouté le chef de l'État turc. «Nous ne pouvons pas trop retarder cette décision car dans ce pays ceux qui mènent un coup contre l'État sont dans l'obligation d'en payer le prix».

Un rétablissement de la peine de mort en Turquie serait contraire aux critères d'adhésion d'Ankara à l'UE. Les discussions entre Ankara et Bruxelles sur une adhésion sont enlisées depuis des années.

Au moins 290 morts

Au moins 290 personnes ont été tuées pendant la tentative de coup d'État, a annoncé dimanche le ministère turc des Affaires étrangères.

«Plus de 100 putschistes» ont été tués et au moins «190 de nos citoyens ont trouvé la mort», selon un communiqué du ministère. Un précédent bilan faisait état d'au moins 265 tués.