L'homme arrêté après le meurtre de la députée britannique Jo Cox était décrit par ses voisins comme « solitaire » et poli, mais il est soupçonné de liens avec des néonazis et a souffert de « troubles mentaux ».

La police a confirmé qu'un homme de 52 ans était toujours en garde à vue après le meurtre qui s'est déroulé à Birstall, dans le nord de l'Angleterre. Elle a précisé vendredi enquêter sur ses possibles liens avec l'extrême droite et ses éventuels troubles mentaux.

Les médias britanniques l'ont rapidement identifié comme étant Thomas Mair, un homme solitaire qui habite la petite ville de 16 000 habitants depuis 40 ans et qui aurait crié « Britain first » (Le Royaume-Uni d'abord) en s'en prenant à la députée.

« Il était très discret, renfermé. Il était poli, ne buvait pas, ne prenait pas de drogues », a assuré à l'AFP son voisin Stephen Lees, la quarantaine, assis devant le club de sport local.

Il était « un solitaire, mais je ne peux pas dire qu'il n'était pas sympathique », a déclaré un autre voisin, David Pickles, dans plusieurs journaux.

« On avait l'habitude de s'asseoir à côté des garages et il n'est jamais venu nous embêter », a également rapporté à l'AFP, Bethany Thurston, 13 ans, qui vit à proximité de la maison de Thomas Mair.

Une description qui contraste avec l'attaque sauvage dont a été victime Jo Cox. Selon des témoins, son agresseur lui a tiré dessus trois fois avant de la poignarder à plusieurs reprises alors qu'elle gisait en sang sur le sol.

« Je ne comprends pas, vraiment je ne comprends pas », a déclaré au quotidien Daily Mail sa mère, Mary âgée de 69 ans.

Son frère a aussi fait part de son effarement. « J'ai toujours du mal à y croire. Mon frère n'est pas violent et n'est pas du tout politisé. Il a des antécédents de troubles mentaux, mais il s'est fait aider », a dit au Sun Scott Mair.

Il se lavait « jusqu'au sang »

Le suspect avait lui-même évoqué ses problèmes mentaux lors d'une interview accordée en 2010 à son journal local, le Huddersfield Examiner.

Le journal expliquait qu'il était devenu un bénévole au parc d'Oakwell Ball de Birstall après avoir été traité au centre Pathways d'accueil de jour pour adultes souffrant de maladie mentale de Mirfield. « Je peux dire sincèrement que ça m'a fait plus de bien que toutes les psychothérapies et les médicaments du monde », avait-il alors déclaré.

Concernant ses liens possibles avec la mouvance néonazie, le quotidien The Guardian affirme que la police a retrouvé des symboles nazis à son domicile ainsi que de la littérature d'extrême droite, notamment un manuel pour fabriquer des pistolets.

Le Southern Poverty Law Center, un groupe américain de défense des droits civiques, le présente également comme un « partisan dévoué » de l'Alliance nationale, un groupe néonazi basé aux États-Unis.

Thomas Mair, dont une photo le montre en veste militaire avec une casquette blanche, aurait ainsi dépensé plus de 620 $ dans des ouvrages de ce groupe qui a appelé à la création d'un pays peuplé exclusivement de Blancs et à l'éradication du peuple juif.

L'homme, qui vivait seul depuis 20 ans après le décès de sa grand-mère, est également abonné au magazine sud-africain S. A. Patriot qui est publié par le groupe pro-apartheid the White Rhino Club, selon le Daily Telegraph.

Son demi-frère Duane St Louis a lui expliqué au tabloïd The Sun qu'il était obsédé par son hygiène personnelle. « Il se lavait tout le temps ».

« Je sais qu'il a souffert de troubles obsessionnels compulsifs. Il se lavait les mains avec un grattoir à récurer les poêles jusqu'au sang », a affirmé à l'AFP Stephen Lees.

Selon d'autres voisins, il aidait également à la bibliothèque devant laquelle la députée a été tuée.