L'avocat du député écologiste français Denis Baupin, accusé d'agressions sexuelles, a cherché à discréditer le témoignage de plusieurs accusatrices, en publiant des extraits d'échanges par SMS (textos) entre son client et ces femmes, membres de sa famille politique.

Le caractère de ces échanges avec trois interlocutrices « anéantit une grande partie des accusations », affirme Me Emmanuel Pierrat, qui a publié ces messages mardi soir sur le site français du Huffington Post.

L'avocat rapporte ainsi que l'une des accusatrices discute sans problème avec Denis Baupin « au lendemain d'une supposée agression sexuelle narrée comme traumatisante ».

« On se prend un café ou un dej (déjeuner, NDLR) quand tu viens à Paris ? », propose le député. Son interlocutrice lui répond: « ouais sans problème vendredi par ex ». « Quel enthousiasme ! », enchaîne Baupin. « Ben ouiiiiii !!!! Avec plaisir », enchaîne la femme.

Me Pierrat évoque aussi un « jeu érotique à distance » avec une autre accusatrice qui, dans les extraits rapportés, interpelle le député: « Tu veux quoi que je te fzasse monté la tension (sic) à ne plus pouvoir te retenir (...) Suis pas une sainte nitouche ni un ange ».

« Les SMS diffusés sont sortis de leur contexte. Si on regarde l'intégralité de certains échanges, ça raconte une histoire totalement différente », a réagi auprès de l'AFP l'entourage de l'une des plaignantes, en demandant de conserver l'anonymat.

Par ailleurs, l'hebdomadaire L'Obs a diffusé mercredi plusieurs autres SMS, échangés en juillet 2012 entre Denis Baupin et l'une de ses accusatrices, la députée Isabelle Attard, qui les a confirmés.

« Merci pour tes compliments adorables, mais non merci », écrit-elle une première fois. « Denis, je te l'ai déjà dit : merci, mais non merci... et j'ai horreur de me répéter ! », répond-elle dans un second message. Après un troisième, Denis Baupin répond: « Message reçu. Je pensais que ça t'amusait aussi de jouer. Bises ».

L'affaire Baupin a éclaté début mai avec la publication par les médias France Inter et Mediapart des témoignages publics de quatre accusatrices, auxquels d'autres sont venues s'ajouter depuis.

Le scandale a encore terni l'image des hommes politiques français, fréquemment accusés de machisme, cinq ans après le retentissement mondial des accusations de viol contre l'ancien patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn.

À ce stade, 13 femmes se sont dit victimes de Denis Baupin. La justice française a ouvert une enquête sur les faits qui lui sont reprochés.