Au moins trois assaillants ont péri lundi en attaquant un commissariat de Novosselitskoïé, petite ville dans le sud de la Russie, a appris l'AFP de source officielle et policière.

Si les sources s'accordaient sur le nombre d'assaillants morts, elles s'opposaient sur la façon dont ils ont été tués.

Selon Sergueï Karamichev, le numéro 2 de ce commissariat, qui se trouvait sur place au moment de l'attaque, les trois assaillants «se sont fait exploser après que le garde eut bloqué la porte du bâtiment».

«Nous avions une réunion ce matin et d'un coup, nous avons entendu cinq explosions», a-t-il expliqué à l'AFP, précisant qu'il s'agissait de «trois kamikazes et une grenade», l'origine de la cinquième explosion restant inconnue. «Personne n'a été blessé parmi les habitants ou les policiers», a-t-il assuré.

Dans un communiqué, le Comité d'enquête russe a confirmé que «trois hommes inconnus ont tenté d'entrer dans le bâtiment» et fait exploser une grenade.

Mais selon le comité, deux de ces hommes ont été tués lors de «tirs de représailles» de la part de la police, après l'explosion d'une grenade lancée par les assaillants. «Un autre s'est fait exploser», a ajouté le comité qui a ouvert une enquête.

L'identité des kamikazes n'a pas été établie et «il ne reste que des morceaux de chair» devant le commissariat, selon M. Karamichev.

Les agences de presse russes affirment de leur côté que l'un des kamikazes habitait à Novosselitskoïé et le présentent comme le cerveau de l'attaque, qui a débuté peu après 10 h locales (3 h à Montréal).

D'après les images d'une vidéo amateur publiée sur l'internet par la chaîne russe de télévision LifeNews, la façade extérieure du commissariat était tachée de sang tandis que des débris non identifiables jonchaient le sol.

LifeNews précise que la police a demandé aux habitants de cette petite ville de rester chez eux. Les écoles ont été «évacuées», selon un communiqué publié par les autorités municipales sur le réseau social russe Vkontakte.

«Nous n'excluons pas qu'il s'agisse d'une diversion et que d'autres actes criminels soient commis», a déclaré Vladimir Vladimirov, le gouverneur de la région de Stravropol. Celle-ci jouxte plusieurs républiques instables du Caucase du Nord comme le Daguestan, l'Ingouchie et la Tchétchénie.

«Nous devons comprendre ce qui s'est passé. Terrorisme ou banditisme, ne connaissant pas les circonstances, il est difficile de dire quoi que ce soit», a commenté de son côté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Les incidents armés et les attaques visant les forces de l'ordre sont fréquents dans les républiques russes du Caucase du Nord, où sont actifs des groupes islamistes armés qui ont pour la plupart prêté allégeance à l'organisation État islamique (EI).

Fin mars, deux attentats coup sur coup revendiqués par l'EI ont ainsi tué deux policiers au Daguestan.

Ces attaques interviennent alors que l'armée russe a retiré en mars la majorité de ses avions militaires de Syrie après avoir mené des bombardements intensifs à la demande de Damas pendant cinq mois.

Vladimir Poutine avait justifié cette intervention militaire commencée le 30 septembre par la volonté de «ne pas attendre que (les djihadistes) arrivent» en Russie.

L'organisation État islamique avait en retour menacé dans une vidéo de le «détrôner».

L'opération aérienne russe a permis d'éliminer quelque 2900 djihadistes russes combattant en Syrie et originaires pour leur grande majorité des républiques musulmanes du Caucase russe, selon des chiffres des services de renseignements russes.