L'ancien président du Front national (extrême droite) Jean-Marie Le Pen a été condamné mercredi par la justice française à 30 000 euros (près de 45 000 $ CAN) d'amende pour avoir de nouveau qualifié les chambres à gaz de «détail» de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Le tribunal correctionnel de Paris l'a déclaré coupable de contestation de crime contre l'humanité et a rejeté l'immunité parlementaire qu'invoquait le cofondateur du parti d'extrême droite, aujourd'hui député européen.

Les juges ont également ordonné, à titre de peine complémentaire, la publication d'un communiqué judiciaire dans trois journaux.

Jean-Marie Le Pen, 87 ans, a en outre été condamné à verser au total 10 001 euros (14 988 $ CAN) de dommages et intérêts à trois associations.

Le parquet avait requis au moins 30 000 euros d'amende contre Jean-Marie Le Pen, déjà condamné à deux reprises, au civil, par la justice française pour des propos similaires, tenus pour la première fois en 1987.

Condamnés par sa fille Marine qui lui a succédé à la tête du FN, ces propos, entre autres, avaient entraîné la suspension - ensuite annulée par la justice - de Jean-Marie Le Pen du parti qu'il a longtemps incarné, puis son exclusion.

Le 2 avril 2015, au journaliste qui lui demandait s'il regrettait d'avoir qualifié les chambres à gaz de «détail», Jean-Marie Le Pen avait répondu: «Pas du tout. Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la guerre, à moins d'admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz».

Le journaliste l'avait alors relancé, demandant si «des millions de morts» pouvaient être qualifiés de «point de détail». «C'est pas un million de morts, c'est les chambres à gaz», «moi je parle de choses précises. Je n'ai pas parlé de nombre de morts. J'ai parlé d'un système. J'ai dit que c'était un détail de l'histoire de la guerre», avait insisté l'ancien leader frontiste.