Le ministre français des Finances Michel Sapin a déclaré mardi que Paris allait réinscrire le Panama sur sa liste des États et territoires non coopératifs en matière fiscale, à la suite des révélations faites dans le cadre du scandale des «Panama papers».

«La France a décidé de réinscrire le Panama sur la liste des pays non coopératifs, avec toutes les conséquences que ceci aura pour ceux qui auront des transactions» avec lui, a déclaré M. Sapin, jugeant que ce pays avait fait croire à tort qu'il était «en capacité de respecter les grands principes internationaux».

La France avait retiré le 1er janvier 2012 le Panama de sa liste de territoires non coopératifs, après la signature d'une convention avec les autorités panaméennes portant sur la lutte contre l'évasion fiscale.

En décembre dernier, lors de l'actualisation de sa liste des paradis fiscaux, le ministère français des Finances avait précisé rester «très attentif à l'évolution des échanges» avec ce pays.

Paris jugeait notamment que la coopération du Panama n'était «pas satisfaisante» vis-à-vis des «demandes d'information des autorités françaises».

Le Panama, pays d'Amérique centrale fréquemment secoué par des scandales de corruption, se trouve dans l'oeil du cyclone médiatique depuis les révélations d'évasion fiscale à grande échelle dites des «Panama Papers», impliquant des hauts responsables politiques, sportifs ou milliardaires.

Ce petit État de quatre millions d'habitants est le siège de nombreuses compagnies offshore. Son secteur financier florissant représente, en comptant les revenus issus du célèbre canal de Panama, près de 80 % du PIB.

La Commission européenne a intégré ce pays dans une liste de 30 paradis fiscaux en présentant en juin dernier son plan de lutte contre l'évasion fiscale des entreprises multinationales. Mais le GAFI, institution de lutte contre le blanchiment, l'a pour sa part retiré de sa liste grise, début 2016.