La Russie a dénoncé vendredi la condamnation pour génocide de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, en qualifiant de « politiquement motivé » le verdict du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye.

« Nous disons depuis longtemps que les activités du TPIY sont politiquement motivées », a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, à l'agence de presse Interfax. Interrogé pour savoir si la condamnation de Radovan Karadzic lui paraissait aussi politiquement motivée, il a répondu « oui ».

« Malheureusement, toutes les affaires qui y ont été examinées ne concernaient qu'une partie [du conflit en ex-Yougoslavie]. Les crimes commis par les chefs et les militaires kosovars n'ont pas été examinés », a déploré M. Gatilov.

Radovan Karadzic a été condamné jeudi par le TPIY à 40 ans de détention pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie, un verdict historique rendu plus de 20 ans après les faits.

Il a été reconnu coupable de génocide pour le massacre de près de 8000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica en juillet 1995, le pire crime commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Alliée fidèle de la Serbie, la Russie a refusé de reconnaître la proclamation unilatérale par le Kosovo de son indépendance en 2008, reconnue par plus de 100 pays.

Recherchée par la justice en Serbie, Mirjana Markovic, la veuve de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic mort dans la prison du TPIY en 2006, a fui en Russie en 2003 avec son fils.