L'une des deux lycéennes françaises en fugue depuis vendredi et soupçonnées de vouloir partir en Syrie était toujours recherchée dimanche soir, alors que sa camarade est rentrée dans sa famille, a-t-on appris de source judiciaire.

Les parents de Louisa «ont alerté la gendarmerie pour dire qu'elle est rentrée», a affirmé le parquet d'Annecy (est), précisant que l'adolescente était entendue par les enquêteurs.

La gendarmerie avait émis samedi un avis de recherche pour Louisa, 16 ans, ainsi que pour sa camarade Israé, 15 ans. Elles avaient disparu vendredi de leur lycée et étaient «susceptibles de quitter le territoire national par tous les moyens, et d'utiliser de fausses identités» pour se rendre en Syrie.

Israé était suivie par le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'Islam (CPDSI), un organisme agréé par les autorités françaises pour lutter contre les phénomènes de radicalisation. Selon sa fondatrice Dounia Bouzar, la jeune fille venait de sortir d'un hôpital psychiatrique pour «dépression de l'adolescence».

«On ne sort pas facilement de cet engrenage (...) elle s'est fait embobiner», a déploré Nadia, la mère d'Israé, racontant dans le journal Le Parisien comment, deux ans plus tôt, elle avait déjà rattrapé sa fille «in extremis» à la gare, «alors qu'elle voulait partir en Syrie» pour «aider les enfants et servir une bonne cause».

Le CPDSI dit suivre actuellement un millier de jeunes radicalisés, la plupart signalés par les familles, parmi lesquels 70% ont moins de 20 ans et le plus âgé n'en a que 22. Chez les filles, les tentatives de départ peuvent commencer dès 12 ans, 15 ans pour les garçons.

Selon une source officielle, plus de mille Français se sont rendus en Syrie ou en Irak pour rejoindre les rangs des groupes djihadistes, dont environ un tiers de femmes. Près de 600 s'y trouvent toujours et «161 au moins» y sont morts.