Un djihadiste muni d'un hachoir de boucher et revendiquant son appartenance au groupe État islamique (EI) a été abattu jeudi par la police alors qu'il attaquait un commissariat à Paris, un an après l'attentat contre le journal Charlie Hebdo.

L'assaillant d'une vingtaine d'années était connu des services de police pour une affaire de vol en 2013. Il s'était alors présenté comme Sallah Ali, né en 1995 à Casablanca au Maroc. Il avait indiqué avoir séjourné notamment en Allemagne et Italie, selon des sources proches de l'enquête.

Muni d'un hachoir et d'un dispositif explosif factice, il s'est présenté à 11 h 30 (5h30, heure de Montréal) devant un commissariat du nord de la capitale, « a exhibé son arme et crié "Allahou Akbar" avant d'être abattu par les policiers en faction », selon le procureur de Paris chargé de l'enquête, François Molins.

Ont été découverts sur lui « un téléphone portable et un papier sur lequel figurent le drapeau de Daech (acronyme arabe de l'EI) et une revendication manuscrite non équivoque en langue arabe », ajoute-t-il dans un communiqué. Sur ce document, il faisait allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'EI, selon une source proche de l'enquête confiée à des magistrats antiterroristes. Il justifie son acte par une vengeance contre les « attaques en Syrie », d'après la même source.

L'attaque est survenue quelques minutes après un discours du président François Hollande devant un aréopage de policiers, gendarmes et militaires, demandant aux services de sécurité de mieux coopérer face au risque terroriste.

Quartier bouclé, enfants confinés

Le corps de l'homme a été filmé par des chaînes de télévision, gisant sur le dos les bras en croix sur le trottoir devant le commissariat du quartier populaire de la Goutte d'Or.

PHOTO ANNA POLONYI, THE NEW YORK TIMES

L'homme portait sous son manteau une pochette collée d'où sortait un fil, mais le «dispositif ne contient pas d'explosifs», selon une source judiciaire.

Reka Polonyi, une professeure d'université de 30 ans, a raconté à l'AFP avoir vu deux policiers « crier sur un homme qui avançait très vite vers eux ». « Comme il continuait à avancer, les policiers ont tiré sur lui alors qu'il n'était peut-être plus qu'à 2 ou 3 mètres. Puis l'homme est tombé. »

Après les coups de feu, tout est allé très vite : « Les gens se sont mis à courir dans tous les sens », selon Shany Hasraf, employé d'un magasin proche.

Le quartier de la Goutte d'Or a été bouclé par des policiers lourdement armés. Les passants ont reçu l'ordre de se réfugier dans les magasins, dont les rideaux de fer ont été baissés. Les élèves d'écoles proches ont été confinés dans leurs bâtiments.

Le commissariat visé se trouve dans le 18e arrondissement, qui avait été mentionné, avec le quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest de Paris, comme une cible potentielle des djihadistes ayant commis les attentats du 13 novembre. Ces attaques, les pires jamais survenues en France (130 morts), ont été revendiquées par l'EI.

Neuf assaillants sont morts dans ces attentats. Deux hommes, soupçonnés d'y avoir participé, sont en fuite.

Coopération entre services

« La gravité de la menace exige de porter encore plus haut notre engagement », a lancé François Hollande. Évoquant des ennemis aguerris, il a jugé que « face à de tels adversaires, il est essentiel que chaque service - police, gendarmerie, renseignement, militaires - travaille en parfaite concertation ».

Les attentats de Paris de janvier et novembre 2015 ont conduit le président socialiste à un virage sécuritaire, encouragé par l'opinion publique et les critiques sur les défaillances des services de sécurité.

La protection de la rédaction de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a notamment été pointée du doigt après le massacre d'une dizaine de ses membres le 7 janvier 2015.

François Hollande a confirmé qu'un nouveau projet de loi pour renforcer le dispositif sécuritaire était en cours d'élaboration. Il devrait assouplir les conditions d'emploi par les policiers et militaires de leurs armes et faciliter les conditions d'enquêtes, perquisitions et interpellations.

L'idée est de « renforcer de façon pérenne les outils et moyens mis à la disposition des autorités administratives et judiciaires » françaises, en dehors du cadre temporaire de l'état d'urgence instauré après les derniers attentats et qui doit s'achever fin février, selon l'entourage du président.

Le 7 janvier, les frères Chérif et Saïd Kouachi avaient tué 12 personnes au siège de Charlie Hebdo. Le lendemain, Amédy Coulibaly, lié aux frères Kouachi, avait tué une policière puis tué quatre personnes le 9 janvier dans un magasin casher.

Jeudi, en commémorant ces attentats, le secrétaire d'État américain John Kerry a assuré dans un communiqué que les États-Unis et la France « se tiendront toujours ensemble » face au terrorisme.

Les hommages aux tués et blessés lors de ces attaques, organisés depuis le début de la semaine, doivent culminer dimanche avec un rassemblement sur la place de la République autour d'un chêne du souvenir. Ce lieu a été transformé depuis un an en mémorial pour toutes les victimes d'attentats.

Évoquant des ennemis aguerris, il a jugé que «face à de tels adversaires, il est essentiel que chaque service - police, gendarmerie, renseignement, militaires - travaille en parfaite concertation, dans la plus grande transparence, et qu'ils mettent en commun toutes les informations dont ils disposent».

Les attentats de Paris de janvier et novembre 2015 ont conduit François Hollande à un virage sécuritaire, encouragé par l'opinion publique et les critiques sur les défaillances des services de sécurité.

La protection de la rédaction de Charlie Hebdo a notamment été pointée du doigt après le massacre d'une dizaine de ses membres le 7 janvier 2015. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait aussi piqué une colère froide devant l'absence de partage d'informations entre ses services.

François Hollande a confirmé qu'un nouveau projet de loi pour renforcer le dispositif sécuritaire était en cours d'élaboration. Il devrait assouplir pour les conditions d'emploi par les policiers et militaires de leurs armes et faciliter les conditions d'enquêtes, perquisitions et interpellations.

Muliples alertes

L'idée est de «renforcer de façon pérenne les outils et moyens mis à la disposition des autorités administratives et judiciaires» françaises, en dehors du cadre temporaire de l'état d'urgence instauré après les derniers attentats du 13 novembre et qui doit s'achever fin février, selon l'entourage du chef de l'État. «L'état d'urgence dans une démocratie n'a pas vocation à durer», a dit François Hollande.

Le 7 janvier, les frères Chérif et Saïd Kouachi avaient tué douze personnes au siège de Charlie Hebdo. Le lendemain, Amédy Coulibaly, lié aux frères Kouachi, avait tué une policière puis tué quatre personnes le 9 janvier dans un supermarché cacher.

Les hommages aux tués et blessés lors de ces attaques, organisés depuis le début de la semaine, doivent culminer dimanche avec un rassemblement Place de la République autour d'un chêne du souvenir. Ce lieu a été transformé depuis un an en mémorial pour toutes les victimes d'attentats.

Depuis plusieurs années, les attentats ou projets d'attaques se sont multipliés en France, visant notamment des policiers ou des militaires. Le 20 décembre 2014, un homme avait blessé à l'arme blanche trois policiers dans le commissariat de Joué-les-Tours (centre-ouest) en criant «Allahu Akbar» avant d'être tué par des policiers.