Un homme a foncé vendredi au volant de sa voiture sur quatre soldats en faction devant la grande mosquée de Valence, dans le sud-est de la France, provoquant une riposte des militaires qui ont blessé le chauffeur, dont les motivations restaient mystérieuses, sur fond de crainte de nouveaux attentats.

L'homme, inconnu des responsables de la mosquée, a dirigé délibérément à deux reprises son véhicule sur quatre militaires qui ont fait usage de leurs armes après sommations.

Le conducteur a été touché à un bras et à une jambe. «Les militaires ont riposté par des tirs de défense, blessant grièvement le conducteur du véhicule, sans que son pronostic vital ne soit à l'heure actuelle engagé», ont indiqué dans un communiqué commun les ministres de la Défense Jean-Yves Le Drian et de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Après les attentats de janvier à Paris (17 morts), la France a déployé, dans le cadre de l'opération Sentinelle, des militaires en renfort de la police pour protéger les sites sensibles sur le territoire national.

Le conducteur a agi seul. «On a vu cette personne, elle est d'origine maghrébine», a dit à l'AFP l'un des imams de la mosquée, Abdallah Dliouah.

Selon les tout premiers éléments de l'enquête rapportés par une source proche, il s'agirait d'un homme de 29 ans, originaire de la banlieue lyonnaise et inconnu des services de police.

Un des militaires a été touché par le véhicule au genou et à un tibia. Un fidèle âgé a aussi été légèrement blessé à une jambe par une balle perdue et a été secouru par l'un des soldats.

Selon le maire de Valence, Nicolas Daragon, les militaires ont réagi avec un sang-froid «remarquable» puisqu'ils ont réussi à neutraliser leur agresseur sans trop de dommages collatéraux.

Quand le véhicule a foncé une première fois sur eux, les soldats ont fait les sommations d'usage, avant de faire feu alors que le conducteur repartait de l'avant.

Le fidèle touché a été «hospitalisé et opéré», a déclaré à l'AFP M. Daragon. Le militaire blessé a été «conduit à l'hôpital», ont indiqué MM. Le Drian et Cazeneuve.

Selon la préfecture, la grande mosquée de Valence - la seule de la ville - est un lieu très calme, «où le culte se passe de manière apaisée». «C'est une mosquée modérée et calme», a confirmé M. Daragon.

Vendredi, ce vaste édifice a accueilli au total quelque 3.000 fidèles.

«La mosquée n'avait jamais reçu de menaces», a assuré M. Dliouah.

Vendredi soir, les motivations du conducteur restaient à déterminer, mais son interrogatoire devrait permettre d'en savoir un peu plus sur les raisons de son geste.

«Il appartiendra à l'enquête d'établir les motivations précises de l'auteur», ont souligné MM. Le Drian et Cazeneuve.

Le 3 février 2015, à Nice, trois militaires en faction devant un centre communautaire juif avaient été agressés au couteau.

Après les attentats djihadistes du 13 novembre (130 morts) à Paris, les effectifs de l'opération Sentinelle ont été portés à 10 000 militaires.