Le parti français de droite Les Républicains (LR) va se doter d'une nouvelle direction en janvier, dont sera exclue sa numéro deux, Nathalie Kosciusko-Morizet, très critique envers le chef du parti, l'ex-président Nicolas Sarkozy, selon des sources concordantes.

Il faut «une nouvelle équipe» dans «un souci de fond et de cohérence», a confirmé à des journalistes Nicolas Sarkozy. «On préfère que les responsables du mouvement expliquent les positions du mouvement et pas autre chose», a-t-il ajouté.

Cette décision survient après un scrutin régional qui a vu une forte poussée de l'extrême droite aux dépens de la droite classique et de multiples critiques à l'encontre de la ligne politique adoptée par Nicolas Sarkozy, venues des membres de son équipe la plus proche.

«Évincer au moment où on lance un débat, c'est une vieille idée stalinienne», a lancé Nathalie Kosciusko-Morizet en sortant d'un bureau politique de la formation.

«Le parti se renforce en débattant», a-t-elle défendu. «Prétendre commencer le débat en évinçant ceux qui ne sont pas d'accord, c'est presque dangereux». «Je n'échange pas mes convictions contre une place», a-t-elle ajouté.

Nommée vice-présidente du parti fin novembre 2014, Nathalie Kosciusko-Morizet, surnommée NKM, avait revendiqué depuis sa liberté de parole.

Après le premier tour des élections régionales le 6 décembre, qui a vu le Front national (extrême droite) arriver en tête dans six régions sur 13, elle n'avait pas ménagé ses critiques à l'encontre de Nicolas Sarkozy.

Elle avait notamment dénoncé la politique du «ni PS (Parti socialiste) ni FN», défendue par l'ancien chef de l'État (2007-2012).

«Si les électeurs avaient appliqué le ni-ni, nos candidats» dans le nord et le sud «auraient été battus» au second tour des élections régionales, a-t-elle dit. «Je suis heureuse que les électeurs n'aient pas appliqué le ni-ni» entre refus de la droite et du Front national, avait-elle ajouté dimanche.

Chargé du projet politique du parti dirigé par Nicolas Sarkozy, qui a pour ambition de postuler à nouveau à la présidence de la France, le député Éric Woerth avait évoqué de son côté après le premier tour une droite «sans leader».