Le monde doit bâtir une coalition internationale contre le terrorisme, comme il a su le faire lors de la Seconde Guerre mondiale, a jugé vendredi à Rome le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

« Si notre priorité est de vaincre le terrorisme, alors nous devons mettre de côté tout ce qui est secondaire, comme nous l'avons fait pendant la Seconde Guerre mondiale », a déclaré M. Lavrov lors de la conférence « Med-2015 » sur la Méditerranée à Rome.

Le ministre russe a appelé la communauté internationale à se montrer sur ce sujet « plus réaliste et moins idéologique ».

Le départ du président syrien Bachar al-Assad, posé comme un préalable par certains pays, est de ce point de vue une erreur, a-t-il assuré.

« À cause d'Assad, ils laissent l'EI [organisation djihadiste État islamique, NDLR] se développer », a-t-il relevé.

Bien sûr, il faut « des réformes politiques, une nouvelle Constitution et des élections anticipées doivent être considérées par les Syriens », mais c'est aux Syriens de décider eux-mêmes du départ ou non de M. Assad, a répété le ministre russe.

« Dire qu'on ne pourra obtenir le soutien de tous les membres de la coalition qu'une fois Assad parti, je pense que c'est une erreur », a-t-il insisté.

Citant l'Irak ou la Libye, M. Lavrov a souligné que leur situation est aujourd'hui pire que celle qui prévalait sous la présidence de Saddam Hussein en Irak ou de Mouammar Kadhafi en Libye, deux dirigeants dont le départ a été provoqué par intervention militaire d'une partie de la communauté internationale.

Le ministre russe doit participer dimanche à Rome à une conférence internationale sur la Libye. Il a promis vendredi d'aider faire progresser un accord entre les parties libyennes en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale.

Mais « il est impossible de résoudre cette question depuis l'extérieur », a-t-il insisté, alors que l'ONU peine à faire accepter cet accord conclu en octobre après six mois d'âpres négociations sous ses auspices.