Des munitions pour kalachnikov et des vidéos de propagande du groupe État islamique ont été saisies près de Paris lors des perquisitions menées dans le cadre de la fermeture d'une mosquée mercredi, ont indiqué dimanche les autorités locales.

Une vaste opération de police avait visé cette salle de prière présentée comme salafiste à Lagny-sur-Marne, à une trentaine de kilomètres à l'est de la capitale française, entraînant la fermeture du lieu de culte.

À l'occasion de perquisitions et de recherches associées, menées en différents lieux les 2 et 3 décembre, «divers matériels dont des supports informatiques, ont été découverts», précise dans un communiqué le préfet du département de Seine-et-Marne, en citant «des munitions de calibre 7,62, munitions pour arme de guerre de type kalachnikov, ainsi que des vidéos de propagande» du groupe djihadiste EI.

Un revolver et des documents sur le djihad avaient par ailleurs été trouvés chez des dirigeants de la mosquée, avait précédemment annoncé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Les perquisitions avaient conduit à la notification de 22 interdictions de sortie du territoire et à «neuf mesures d'assignation à résidence d'individus radicalisés».

Le préfet a par ailleurs donné plus de précisions dimanche sur la madrassa (école coranique) non déclarée révélée par les perquisitions.

«Des installations propres à l'exercice d'un enseignement pour enfants, du mobilier, du matériel pédagogique» ont été découverts, «tant dans les locaux de prière objet de la fermeture qu'au domicile de l'un des habitués».

À titre d'exemple figurent, dans ce matériel pédagogique, «des disques de chants religieux à la gloire des martyrs du djihad liés à l'organisation terroriste Jabhat Al Nosra», branche syrienne d'Al-Qaïda, selon le communiqué.

«Aucune demande d'ouverture d'une école privée n'a été déposée» et la construction d'une école coranique «n'a aucunement été validée par le préfet», a souligné ce dernier.

Mercredi, le président de l'Association des musulmans de Lagny-sur-Marne, Mohammed Ramdane, avait dit sa surprise de voir les locaux fermés, en protestant qu'«on n'a rien trouvé». «On n'a rien caché, on ne cache rien», avait-il assuré.

La fermeture de la salle de prière de Lagny était la troisième décidée par les autorités depuis l'instauration de l'état d'urgence en France à la suite des attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessées dans la région parisienne.