Le pape François a refusé de répondre directement à une question portant sur l'utilité des préservatifs dans la lutte contre le sida, déclarant qu'il existait des problèmes plus importants comme la malnutrition, le manque d'eau potable et la surexploitation des ressources.

Des journalistes ont interrogé le pape sur l'opposition de l'Église à l'utilisation de préservatifs alors qu'il mettait un terme à un voyage qui l'a amené au Kenya, en Ouganda et en République centrafricaine. L'Afrique - le Kenya et l'Ouganda en particulier - a été durement touchée par le sida. L'Église catholique se fait reprocher ses positions contre la contraception, certains jugeant qu'elles ont contribué à ce problème.

La question a irrité le souverain pontife. Il l'a même jugée «trop étroite et partiale», ajoutant que l'humanité faisait face à de plus graves enjeux. François a dit qu'il n'aimait pas faire des réflexions sur «des questions aussi techniques quand il y a des gens qui meurent à cause du manque d'eau, de nourriture et de logement». Selon lui, lorsque ces problèmes auront été résolus, on pourra alors parler du sida et des préservatifs.

Le prédécesseur de François, Benoît XVI, s'était attiré l'ire des professionnels de la santé, des militants des droits des gais et de l'ONU en déclarant, lors d'un voyage en Afrique, que l'utilisation des préservatifs pouvait aggraver le problème du sida.

François a rarement fait référence au sida au cours de ses discours en Afrique. Il a toutefois visité un hôpital soignant des enfants infectés par le VIH en Ouganda et les a tous embrassés.

Malgré tout, le pape s'est montré euphorique quant au bilan de son premier voyage en Afrique. Il s'est dit très surpris par l'habileté de ses populations de trouver de la joie malgré le manque de ressources. Il a aussi dénoncé l'exploitation du continent par les puissances étrangères, citant notamment la traite des esclaves et dénonçant ceux «qui ne s'intéressent qu'aux richesses» du continent.