Le Vatican s'attend à être éclaboussé par de nouvelles révélations potentiellement embarrassantes la semaine prochaine, avec la publication de deux livres qui mettront en lumière les défis auxquels doit répondre le pape François pour réformer le Saint-Siège.

Le journaliste italien Gianluigi Nuzzi publiera ainsi Merchants in the Temple, dans la foulée de son succès Sa Sainteté qui se basait sur une correspondance pontificale confidentielle détaillant la corruption et les complots politiques au sein du Vatican.

Le scandale qui a suivi a mené à la condamnation du majordome du pape Benoît XVI pour avoir remis les documents à M. Nuzzi et, selon certains, à la démission historique du pape.

Le même jour, soit le 5 novembre, le journaliste italien Emiliano Fittipaldi lancera Avarice: Documents Revealing Wealth, Scandal and Secrets of Francis Church (Avarice: des documents qui révèlent la richesse, les scandales et les secrets de l'Église de François).

L'éditeur du livre affirme qu'il brosse un portrait de l'empire financier de l'Église, du luxe dont s'entourent les cardinaux jusqu'aux affaires d'or des hôpitaux catholiques en Italie.

Les deux livres susciteront vraisemblablement plusieurs interrogations quant à la résistance opposée aux réformes du pape, puisque les deux ouvrages s'inspirent apparemment de documents internes disponibles uniquement à des dirigeants du Vatican.

Le magazine italien Panorama s'est lancé dans la mêlée jeudi en publiant un long article, Sabotage au Vatican, qui note les révélations financières à venir et rappelle la controverse qui a entouré le récent synode sur la famille, ce qui a exposé au grand jour les querelles internes entourant la direction que le pape François veut donner à l'Église.

Le pape a été élu par les autres cardinaux pour réformer la bureaucratie vétuste du Vatican et nettoyer sa banque entachée par les scandales. Ses réformes vont toutefois nettement plus loin - au grand désarroi de la droite - en faisant de l'Église «un hôpital de campagne pour les âmes blessées», plutôt qu'un club doctrinaire réservé aux vertueux.

Cela en a irrité plusieurs, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Vatican, et cette opposition s'est cristallisée pendant le synode quand 13 cardinaux se sont inquiétés publiquement de l'effondrement de l'Église catholique si les réformes mises en place pour plaire aux fidèles vont trop loin.

Le deuxième homme le plus puissant du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a confirmé mercredi que le pape rédigera son propre document sur la famille après les délibérations des cardinaux. Au coeur de l'affaire se trouve la question épineuse de la communion qui doit ou non être permise aux catholiques divorcés qui se remarient au civil.