Un jeune homme et deux adolescents ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans une fusillade à Marseille, la grande métropole du sud de la France connue pour sa criminalité élevée souvent liée au trafic de drogue, selon des sources concordantes.

Les victimes, âgées de 15 à 24 ans, ont été atteintes par des rafales d'armes automatiques au pied d'un immeuble d'une cité sensible des quartiers défavorisés du nord de la ville, a-t-on précisé de mêmes sources.

«L'hypothèse de meurtres liés au trafic de stupéfiants est à ce stade privilégiée», a indiqué le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

«Rien n'arrêtera la détermination de l'État à lutter contre le crime organisé», a assuré le premier ministre Manuel Valls en exprimant son «indignation» après la fusillade.

Les trois jeunes se trouvaient dans la cage d'escalier du bâtiment quand plusieurs individus, à bord de deux véhicules, ont ouvert le feu vers 2 h 30 locales, a précisé une source judiciaire.

Une vingtaine de cartouches de 9 mn ont été retrouvées sur place. Peu après le drame, deux véhicules brûlés ont été découverts à Gardanne, à une vingtaine de kilomètres au nord de Marseille.

Selon la source judiciaire, le jeune homme de 24 ans était connu des services de police, mais les deux adolescents étaient «peu connus».

La cité des Lauriers, où s'est déroulée la fusillade, est connue comme une plaque tournante du trafic de drogue à Marseille. En mai, une vaste opération menée sur place par quelque 300 policiers avait conduit à l'arrestation d'une vingtaine de personnes.

Selon Bernard Cazeneuve, dix réseaux majeurs de trafiquants ont été démantelés, 132 individus écroués, et 1,5 tonne de cannabis et 39 kg de cocaïne saisis depuis le début de l'année dans la ville.

Au cours de la même période, 11 décès ont été enregistrés dans des règlements de compte.

À la suite de l'un d'eux, le ministre de l'Intérieur avait promis le mois dernier la mise sur pied dans le courant de l'automne d'un «plan global extrêmement offensif de lutte contre le trafic et la détention d'armes dans (le) pays».

La dernière fusillade importante dans les quartiers nord de Marseille remontait au printemps. Le 26 avril, deux hommes avaient tiré à la kalachnikov, faisant deux morts et un blessé, dans une épicerie de nuit.