Un journal italien a affirmé mercredi qu'une tumeur bénigne au cerveau avait été diagnostiquée au pape François il y a quelques mois, mais le Vatican a immédiatement démenti l'information, dénonçant l'«irresponsabilité» d'un article «absolument inqualifiable et injustifiable».

«Je peux confirmer que le pape est en bonne santé», a insisté le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, lors d'une conférence de presse devant des centaines de journalistes.

Selon le Quotidiano Nazionale (QN), qui ne cite pas ses sources, «une petite tache sombre» aurait été découverte lors d'un examen médical effectué par un spécialiste japonais, le professeur Takanori Fukushima.

Amené au Vatican par hélicoptère avec son équipe de la clinique San Rossore di Barbaricina, près de Pise, pour examiner le pape, le professeur a estimé que la tumeur était guérissable et ne nécessitait pas d'intervention chirurgicale, assure ce quotidien.

Après avoir déjà fermement démenti l'information dans la nuit, le père Lombardi a expliqué en début d'après-midi avoir procédé à des «vérifications», y compris auprès du pape lui-même.

«Je confirme qu'aucun médecin japonais n'est venu au Vatican pour voir le pape, et qu'il n'y a pas eu d'examens médicaux du type indiqué dans l'article», a-t-il précisé.

La publication de cet article est «un acte d'irresponsabilité, absolument injustifiable et inqualifiable», a répété le père Lombardi en souhaitant que «cette histoire puisse cesser sur-le-champ».

Emploi du temps chargé

Dans la matinée, le directeur du QN, Andrea Cangini, avait assuré que le démenti du Vatican était «compréhensible et attendu».

«Nous avons longtemps retenu cette information pour effectuer toutes les vérifications. Nous n'avons pas le moindre doute qu'elle soit fondée», a-t-il insisté.

La version de l'article a cependant évolué ces dernières heures, parlant d'abord d'un hélicoptère frappé des armes du Vatican puis, alors que la presse italienne rappelait que le Saint-Siège n'en avait pas, d'un appareil de la clinique.

Âgé de 78 ans, le pape François maintient un emploi du temps chargé, même s'il montre parfois de brusques signes de fatigue.

Lui qui a subi l'ablation d'une partie du poumon droit dans sa jeunesse a plusieurs fois, et dès le début de son pontificat, fait part de son sentiment de ne pas avoir beaucoup d'années devant lui à la tête de l'Église, sans pour autant ne jamais parler d'une maladie particulière.

Ces derniers mois, il a mené tambour battant deux voyages extrêmement denses en Amérique latine en juillet puis à Cuba et aux États-Unis fin septembre.

Même s'il a reconnu une certaine fatigue à l'issue de ces marathons de visites, rencontres, discours et célébrations, il s'apprête à repartir fin novembre pour cinq jours tout aussi intenses en Afrique, avant d'enchaîner sur le programme chargé du «Jubilé de la miséricorde».

«Si vous avez couru derrière lui pendant ses voyages, vous savez» qu'il est en forme, a ironisé le père Lombardi. «Il a quelques problèmes aux jambes, mais la tête me semble fonctionner absolument parfaitement».

Mercredi à l'audience hebdomadaire, le pape est apparu pâle et un peu fatigué, mais toujours aussi souriant devant quelque 30 000 personnes sur la place Saint-Pierre de Rome.

À la veille de la fête de Saint Jean Paul II, célébrée tous les 22 octobre à la date anniversaire de son intronisation, il a évoqué le souvenir du pape polonais, longtemps diminué par la maladie de Parkinson, mais resté à la tête de l'Église jusqu'à sa mort en 2005.

Il a appelé les jeunes mariés à demander l'intercession de Jean Paul II pour leur famille et les malades à «porter avec joie la croix de la souffrance comme il l'a enseigné».