La Ville de Paris a organisé dimanche sa première «journée sans voiture», dans un périmètre limité aux arrondissements du centre et aux bois de Vincennes et Boulogne et que le maire espère voir élargi à l'avenir.

Anne Hidalgo (PS) a ouvert l'opération sur les Champs-Elysées à 11 h, en compagnie des maires de Bruxelles, Sao Paulo et Bristol, où de telles expériences ont déjà été menées.

Elle s'est félicitée de la valeur pédagogique d'une telle journée, qui permet de montrer qu'on «n'est pas obligé de tous se balader avec une voiture personnelle, il y a d'autres façons de concevoir la mobilité en ville».

Piétons et cyclistes ont rapidement pris possession de la voirie, où circulaient toutefois quelques bus et taxis. «C'est quand la vraie journée sans voiture?», ont lancé des militants de la «Vélorution», partisans du développement des déplacements à vélo.

«Bien sûr, on n'a pas eu le périmètre qu'on souhaitait, on avait demandé tout Paris, sauf le périphérique, et bien sûr les bois, on est sur un périmètre plus restreint mais c'est une première [...] et je pense que l'année prochaine on sera sur un périmètre beaucoup plus large», a espéré le maire.

La préfecture de police a souhaité limiter cette année l'opération à une vaste zone centrale de la capitale englobant la quasi-totalité des huit premiers arrondissements, de 11 h à 18 h. Les bois de Boulogne et de Vincennes étaient également interdits à la circulation.

L'association Bruitparif, qui a pris des mesures dans la zone centrale, a constaté une «baisse moyenne» de 3 décibels par rapport aux dimanches précédents, ce qui correspond à un niveau sonore divisé par deux, dans les stations situées le long de grands axes.

Sur les Champs-Élysées, la baisse a en revanche été moins sensible car les bruits des curieux venus en nombre ont en partie remplacé le son de la circulation, a souligné l'observatoire du bruit en Ile-de-France dimanche soir dans un communiqué.

Globalement, l'environnement sonore a été «apaisé dans le centre de la capitale du fait de la restriction de circulation» et «a surtout été modifié et humanisé», conclut Bruitparif.

«C'est le mouvement normal, légitime, moderne de nos grandes villes, parce que la pollution dans nos villes, elle tue», selon Mme Hidalgo. Elle a rappelé son souhait d'éradiquer le diesel à Paris d'ici 2020, et de fermer la voie express Georges-Pompidou à la circulation à la mi-2016.

«Anne Hidalgo a osé à Paris, ne vous plaignez pas, c'est un début», l'a encouragée Yvan Mayeur, maire socialiste de Bruxelles, où des journées «sans voiture» sont organisées depuis quinze ans. La dernière, il y a une semaine, a concerné l'ensemble du territoire de la région Bruxelles-Capitale (19 communes bruxelloises, dont la Ville de Bruxelles).

Sur les Champs-Élysées, les promeneurs étaient partagés entre enthousiasme et frustration, certains appelant à «faire beaucoup plus».

Selon le service de presse de la Ville, c'est la première fois que Paris organise un tel événement, même si des journées semblables ont été organisées en 2002 et 2004, dans le cadre d'opérations nationales.