La compagnie Thalys a décidé de former ses agents à la gestion des «situations de crise extrême» après la publication vendredi d'une enquête interne sur l'attaque menée contre un de ses trains le 21 août.

«Dans le contexte de tension extrême de cet attentat, les réactions de l'ensemble des intervenants (personnels du train, centre de contrôle de l'infrastructure à Lille, de Thalys à Bruxelles) ont permis de répondre au mieux à une situation sans précédent», souligne cette enquête interne, dont l'AFP a obtenu copie.

L'enquête, menée à partir des témoignages et éléments enregistrés par le train, montre toutefois «plusieurs points de fragilité du système» et suggère un certain nombre de mesures pour mieux répondre à une prochaine crise de ce type.

Les agents seront, ainsi, formés «à la gestion des risques de panique dans des situations de crise extrême et de danger», écrit la filiale de la compagnie ferroviaire française SNCF.

Seront également renforcées : les formations aux itinéraires de contournement, et celles destinées au personnel non roulant, pour leur permettre d'agir lorsqu'ils voyagent à titre privé.

Les numéros d'appel d'urgence de chacun des quatre pays traversés par le Thalys seront affichés à bord.

Le 21 août en gare de Bruxelles, le Marocain Ayoub El Khazzani, 25 ans, était monté, lourdement armé, à bord d'un Thalys en provenance d'Amsterdam et à destination de Paris. Repéré pour ses discours radicaux, il avait écouté une vidéo de prêches djihadistes avant de sortir ses armes.

L'intervention de plusieurs passagers, notamment de trois militaires américains en vacances, avait permis de le maîtriser avant qu'il ne fasse un carnage. Il a depuis été inculpé pour tentatives d'assassinats en lien avec une entreprise terroriste.

L'enquête interne du Thalys revient aussi sur le rôle joué par un contrôleur, à qui l'acteur français Jean-Hugues Anglade, présent à bord du train, avait reproché de s'être retranché dans une cabine fermée au bout du train avec deux membres du personnel de restauration et trois clients.

Celui-ci a expliqué «avoir craint directement pour sa vie, avoir été pris de panique et s'être senti comme "enfermé dans un tunnel"». Il n'a, ainsi, «pas eu le réflexe d'alerter les passagers».

Selon le rapport, le terroriste était de toute façon déjà maîtrisé lorsqu'ils sont allés se cacher, et que des passagers, paniqués, ont frappé à la porte de cette cabine pour s'y abriter également.

La publication de ce rapport a coïncidé avec un nouvel incident à bord d'un train Thalys. Vendredi matin, les forces de l'ordre sont intervenues en gare de Rotterdam pour maîtriser un homme qui refusait de sortir des toilettes d'un Thalys. Il a été arrêté «sans problèmes» au bout de deux heures, mais une partie de la gare a dû être évacuée et le trafic suspendu pour vérifier qu'il n'avait pas placé d'explosifs.