La jeune Palestinienne privée de droit d'asile qui avait fondu en larmes face à Angela Merkel lors d'un débat télévisé, une scène largement diffusée, devrait pouvoir rester en Allemagne, ont annoncé deux responsables politiques dans la presse.

«Je ne connais pas la situation personnelle de cette jeune fille, mais elle parle parfaitement allemand et vit visiblement ici depuis longtemps», a souligné la ministre de l'Intégration, Aydan Özoguz, auprès du site internet du Spiegel.

Selon elle, «c'est justement pour ces cas que nous avons changé la loi, pour que des jeunes bien intégrés aient des perspectives chez nous», en bénéficiant du nouveau permis de séjour prévu par une loi sur l'immigration qui entre en vigueur en août.

Le maire de Rostock (nord-est), où résident l'adolescente et sa famille, n'a par ailleurs aucune intention de les expulser, a expliqué son porte-parole au quotidien Tagesspiegel à paraître samedi.

La séquence, tournée mercredi soir à Rostock par une chaîne régionale, avait suscité une avalanche de commentaires sur l'attitude de la chancelière allemande, qui n'avait rien promis à la jeune fille et avait maladroitement tenté de la consoler.

L'adolescente, prénommée Reem, avait expliqué dans un allemand impeccable qu'elle traversait un moment difficile parce que sa famille était en passe de devoir retourner au Liban, pays qu'elle avait quitté pour venir en Allemagne il y a quatre ans.

«La politique, c'est parfois dur», avait répondu la chancelière. «Tu es devant moi et tu es une personne extrêmement sympathique, mais tu sais aussi que dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban, ils sont des milliers et des milliers».

«Et si nous disons maintenant: "vous pouvez tous venir" (...), nous ne pouvons y arriver, nous sommes face à un dilemme», avait affirmé Mme Merkel, avant de s'interrompre en voyant la jeune fille pleurer.

«Oh, allez, tu t'en es bien sortie», avait-elle glissé, semblant attribuer l'émotion de la jeune fille à son intervention orale. Le modérateur était intervenu, expliquant à la chancelière: «Je crois plutôt que c'est parce que la situation est très pesante...»

«Je le sais», avait repris Mme Merkel. «Et c'est pourquoi je voulais aussi la réconforter», avait-elle affirmé, joignant le geste à la parole en s'approchant de la jeune fille pour lui caresser l'épaule, sans jamais abandonner son micro.

Certains médias et internautes avaient vu dans cette scène la preuve de l'insensibilité de la chancelière, tandis que d'autres saluaient le fait que Mme Merkel n'avait pas menti à son auditoire.