Huit policiers ont été blessés lundi à Belfast dans des violences lors de la principale marche orangiste, a-t-on appris auprès de la police d'Irlande du Nord.

La parade du 12 juillet, organisée un jour plus tard car la date tombait cette année un dimanche, est la plus importante marche loyaliste, commémorant chaque année la victoire du roi protestant Guillaume III sur son rival catholique Jacques II en 1690.

Des manifestants protestants, arborant le drapeau britannique de l'Union Jack et revêtus des principaux symboles loyalistes, ont affronté les forces de l'ordre lorsqu'ils se sont vu interdire l'accès au quartier catholique et nationaliste d'Ardoyne, situé sur le parcours historique du défilé mais point de départ de nombreux troubles par le passé.

La police a été la cible de jets de briques et de bouteilles. Elle a recouru au canon à eau pour disperser la foule dans le quartier unioniste de Woodvale Road.

Huit policiers ont été blessés dans les heurts, l'un d'entre eux a dû recevoir douze points de suture pour une morsure, a indiqué la police.

L'Ordre protestant d'Orange a condamné ces violences et appelé au calme.

L'année dernière, la parade s'était déroulé dans le calme. En 2013, en revanche, plus de 800 policiers avaient été blessés dans une guérilla urbaine rappelant les années sombres du conflit nord-irlandais.

Pendant trois décennies à compter de 1969, la province britannique d'Irlande du Nord a été le théâtre de violences interconfessionnelles qui ont fait 3500 morts. Les accords de paix de 1998 ont conduit au partage du pouvoir entre protestants et catholiques.

Alors que le conflit était alimenté dans les années 1960 par le sentiment de discrimination de la minorité catholique, beaucoup de protestants pensent aujourd'hui qu'à force de faire des compromis, ce sont eux les perdants.