Files d'attente interminables devant les arrêts de bus, pistes cyclables surchargées, trottoirs encombrés : des millions de Londoniens affrontaient jeudi une journée sans aucun métro, la première depuis 2002, en raison d'une grève portant sur la mise en place d'un service de nuit.

La scène se répète d'un arrêt de bus à l'autre : des queues longues de plusieurs mètres, des bus déjà surchargés qui passent en coup de vent sans pouvoir faire monter davantage qu'une poignée de passagers. Les Britanniques avaient bien besoin de leur flegme légendaire jeudi matin.

La situation n'était guère plus reluisante sur les principaux axes routiers de la capitale, congestionnés par l'afflux de Londoniens ayant troqué le métro pour la voiture.

«Je suis en route pour Canary Wharf. J'espère y être d'ici Noël», tweetait avec ironie @davenoisome, coincé dans les bouchons.

D'autres faisaient contre mauvaise fortune bon coeur et choisissaient de se rendre au travail à pied, profitant d'une matinée ensoleillée.

«J'ai marché tranquillement 4,8 km jusqu'au bureau. Je devrais faire ça tous les jours! #santé», a dit Bella Barlow sur Twitter.

La grève, qui a démarré mercredi à 18 h 30 (13 h 30 à Montréal), devait s'achever jeudi dans la soirée. «Il n'y aura aucun métro jeudi», a indiqué Transport for London (TfL), la régie des transports en commun de la capitale britannique.

Pour tenter de gérer le chaos, TfL a mobilisé 200 bus supplémentaires, et invité les usagers à se déplacer à vélo, tout en informant en temps réel de l'état du trafic sur les réseaux sociaux.

Le mouvement social a été lancé par les syndicats RMT, UNITE, TSSA et ASLEF qui réclament des augmentations de salaire en raison de la mise en place, à la mi-septembre, d'un nouveau service de nuit le weekend.

Malgré une nouvelle offre présentée par London Underground (LU), le gestionnaire du métro, comprenant notamment une augmentation de 2 %, des discussions de dernière minute se sont achevées sans accord.

Mike Brown, patron de LU, a adressé un message aux usagers en affirmant que son organisation avait fait «tous les efforts possibles» pour faire une offre «remarquable d'équité». «Cette grève n'est pas nécessaire. J'en suis désolé», a-t-il ajouté.

Les syndicats ont accusé de leur côté la direction de LU de ne pas avoir suffisamment pris en compte l'impact du service de nuit sur les rythmes de travail, qui risque de «détruire l'équilibre vie/travail des employés», a estimé Mick Cash, secrétaire général de RMT.