Au moins 20 000 personnes, selon la police, étaient rassemblées mardi soir à Athènes pour soutenir le «Oui» au référendum, organisé dimanche par le gouvernement d'Alexis Tsipras, et soutenir les mesures budgétaires et réformes demandées à la Grèce par ses créanciers.

Ces manifestants, la plupart hostiles au gouvernement de gauche radicale du parti Syriza, se sont réunis sur la place du Parlement à l'appel d'une initiative baptisée «Nous restons en Europe», exprimant également une crainte d'une sortie de la Grèce de la zone euro en cas d'échec du gouvernement à s'accorder avec ses créanciers UE et FMI. 

Lundi, plus de 13 000 partisans de Syriza avaient manifesté au même endroit pour soutenir le «Non» au référendum.

La Grèce veut rassurer les touristes après les restrictions bancaires

Inquiets de la mauvaise impression créée par la mise en place du contrôle des capitaux, les professionnels du tourisme grecs veulent à tout prix rassurer les visiteurs étrangers, martelant qu'ils ne verront aucune différence durant leur séjour.

Les touristes peuvent utiliser librement les distributeurs et bénéficient de «services qui fonctionnent normalement, tandis que les bus touristiques et les bateaux ne connaissent pas de pénurie de pétrole et ne la connaîtront pas!», assure Constantinos Palaskonis, secrétaire général du syndicat des professionnels du tourisme.

Pour préserver le pays d'un effondrement bancaire, le gouvernement grec a décidé lundi de verrouiller le secteur financier, imposant un plafond de 60 euros aux retraits bancaires.

Mais seulement pour les Grecs. Toute personne possédant une carte sur un compte bancaire à l'étranger peut tirer autant d'argent qu'elle veut, dans la limite de son propre plafond bancaire.

Pour l'heure, «la situation économique et politique n'entraîne pas pour le moment d'annulations massives», avance Thrasy Petropoulos, porte-parole de la Confédération grecque du Tourisme, secteur crucial dans un pays qui a perdu un quart de son PIB en six ans. Mais il convient que «les nouvelles réservations sont peu nombreuses».

Place Syntagma à Athènes, Kandi, venue de Shanghai, admire les evzones, les gardes du parlement grec en costume traditionnel.

«Je m'attendais au pire. Les médias en Chine étaient alarmistes et nous avions peur de manquer d'argent mais nous n'avons eu absolument aucun problème», raconte-t-elle.

Kandi, qui profite d'une croisière d'une semaine avec sa famille, reconnaît avoir «hésité à annuler son voyage». «Mais je le prépare depuis longtemps et je n'aurais raté le coucher de soleil à Santorin pour rien au monde».

«Au pire, il reste le retsina»

Andreas travaille pour la compagnie «Sights of Athens», qui organise des tours en bus dans la capitale : «Les touristes nous posent beaucoup de questions. Nous essayons de leur faire comprendre qu'ils n'ont pas à avoir peur».

Rassurer, tel est le mot d'ordre de tout le secteur, dans un pays où l'histoire, la mer et les îles attirent un public chaque année plus nombreux, d'autant que les destinations concurrentes ont pâti récemment d'actions terroristes.

Le nombre de touristes étrangers a grimpé de 23% en 2014, à 22 millions de personnes, après le chiffre déjà record de 18 millions en 2013.

Déjà au moins huit ambassades étrangères (États-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Belgique, Finlande, Pologne, Suède) ont émis des recommandations aux ressortissants de leur pays qui se rendent en Grèce ces jours-ci, leur conseillant de partir avec suffisamment d'argent liquide dans leurs bagages.

La Fédération bancaire française a souligné qu'il était possible que certains distributeurs se trouvent à court de billets.

De son côté, l'ambassade américaine en Grèce recommande sur son site «d'éviter les endroits où il y a des manifestations». «Et si vous vous trouvez dans un tel endroit, partez dans la direction opposée et mettez-vous à l'abri», ajoute-t-elle.

La chambre grecque des hôteliers soulignait lundi dans un communiqué: «Nous devons tout faire pour garantir l'image de notre pays à l'international».

À cet égard, dans le quotidien Naftemporiki, Ioanna Chatzikostis, la directrice marketing de l'office de tourisme chypriote, rappelle le précédent dans son pays, quand un contrôle des capitaux y a été mis en place en 2013, épargnant là aussi les touristes.

«Les touristes n'avaient pas eu de problème, il n'y avait eu aucune pénurie d'essence ou d'un quelconque autre produit».

À Corfou, Richard, un Gréco-britannique propriétaire d'un bar, a lui voulu mettre fin aux rumeurs, déplorant «connaître déjà dix personnes qui ont annulé leur séjour à cause de cette mauvaise publicité».

Il a posté sur Facebook un message d'encouragement : «La vie continue ici, ne paniquez pas! Il y a assez d'essence et au pire il reste le retsina», un vin de table réputé aussi mauvais que du pétrole.