Les autorités italiennes se préparaient lundi à accueillir quelque 2900 migrants secourus dimanche au large de la Libye, qui porteront les arrivées à un niveau record de près de 68 000 pour les six premiers mois de l'année.

Dimanche, les gardes-côtes italiens ont coordonné le sauvetage de 21 embarcations en difficulté, mobilisant des navires italiens, mais aussi des bâtiments militaires britannique, irlandais et espagnol, ainsi que le Phoenix, affrété par les organisations humanitaires Moas et Médecins sans frontières.

Les migrants secourus doivent débarquer pour la plupart lundi dans les ports de Sicile et du sud de la péninsule.

Ces arrivées porteront à près de 68 000 le nombre de migrants débarqués en Italie depuis le début de l'année, selon les estimations de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), soit encore plus que le précédent record de 63 885 arrivées enregistrées par les autorités italiennes pendant les six premiers mois de 2014.

Parallèlement à ce flux, les arrivées ont explosé en Grèce : plus de 80 000 depuis le début de l'année, dont les trois quarts par la mer.

Et malgré la mobilisation des secours, le voyage reste risqué : au moins 1800 migrants sont morts ou ont disparu entre la Libye et l'Italie cette année, ainsi que 27 autres au large de la Grèce.

La pression migratoire met le gouvernement de centre gauche de Matteo Renzi en difficulté face à des régions qui refusent d'héberger plus de migrants, et face à ses partenaires européens qui peinent à s'accorder sur un mécanisme de solidarité et accusent l'Italie de laisser les migrants poursuivre trop facilement leur voyage vers les pays du nord.

Selon des organisations humanitaires, au moins la moitié des migrants débarquant en Italie sont des demandeurs d'asile légitime, ayant fui la guerre en Syrie ou la répression en Érythrée.