Le président français François Hollande a prévenu dans la nuit de jeudi à vendredi qu'il considèrerait toute entorse à l'engagement des États-Unis de ne plus espionner le sommet de l'État français comme un «manquement grave» à la relation franco-américaine.

«Je considère que s'il se produisait quoi que ce soit à partir de l'engagement qui a été pris (en novembre 2013), ce serait un manquement grave à notre relation», a déclaré le chef de l'État français devant la presse lors d'un sommet européen à Bruxelles.

Parlant «d'agressions» contre «le territoire» et les «autorités» françaises, François Hollande a rappelé que son homologue américain Barack Obama avait une nouvelle fois «confirmé que la présidence de la République (française) ne faisait plus l'objet d'un ciblage» des services de renseignement américains lors de leur entretien téléphonique mercredi.

Après l'«engagement des États-Unis qui à partir de novembre 2013 nous déclarent avoir cessé toutes ces pratiques», a-t-il insisté, Barack Obama avait déjà «réitéré» ces assurances à l'occasion de la visite d'État qu'il avait effectuée à Washington en février 2014.

«Ces pratiques sont condamnables et je les ai condamnées chaque fois qu'il y a eu des révélations», a-t-il poursuivi, relevant que «celles qui ont été publiées ne sont pas les premières et sans doute pas les dernières».

«Nous devons avoir des comportements entre alliés, mais ça suppose que nous soyons respectés», a-t-il poursuivi.

Selon des documents de Wikileaks publiés mardi par la presse française, les écoutes américaines ont visé notamment les présidents Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande de 2006 à 2012.