Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi en Allemagne, en Italie et en France, en geste de solidarité avec les migrants en Europe et contre l'austérité en Grèce.

À Berlin, quelque 3700 personnes selon la police, 10 000 selon les organisateurs ont défilé dans le calme sous le mot d'ordre «Faire l'Europe autrement», à l'appel de diverses organisations de gauche et notamment des partis d'opposition Die Linke et Grünen.

En ce samedi qui coïncide avec la journée mondiale des réfugiés, la foule scandait des slogans tels que «Pas de frontière, pas de nation, arrêtez la déportation» et «Dites-le fort, dites-le clairement, les réfugiés sont ici les bienvenus», selon un photographe de l'AFP.

Certains manifestants arboraient aussi des drapeaux grecs ou des pancartes exprimant leur soutien à Athènes, actuellement dans une phase critique des négociations avec ses créanciers européens et menacée de sortie de la zone euro.

«L'Europe technocratique, froide et néo-libérale dirigée par l'Allemagne est insupportable», indiquait ainsi la pancarte d'une manifestante.

D'autres manifestations ont eu lieu en France et en Italie.

À Paris, plusieurs milliers de personnes - 3500 selon la police - ont battu le pavé derrière une banderole «Grèce, France, Europe: l'austérité tue, la démocratie meurt, résistons!».

En tête du cortège avaient pris place notamment les dirigeants du Parti de gauche (PG) Jean-Luc Mélenchon et du Parti communiste français (PCF) Pierre Laurent.

En soutien aux migrants, des dizaines de sans-papiers, migrants et militants associatifs ont aussi pris part au défilé.

Ailleurs en France, d'autres manifestations ont rassemblé plusieurs centaines de personnes à Marseille (sud) et Calais, ville portuaire du nord où affluent depuis des années les migrants en quête de passage vers le Royaume-Uni. À Menton (sud-est), des militants se sont rassemblés à un ancien poste frontière franco-italien, en soutien à des migrants bloqués depuis une semaine côté italien.

PHOTO ADAM BERRY, AFP

À Berlin, des manifestants arboraient des drapeaux grecs en guise de soutien à Athènes.

À Rome, malgré la pluie, près d'un millier de manifestants se sont rassemblés devant le Colisée en faveur des réfugiés, sous le mot d'ordre «Stop au massacre maintenant», selon un autre photographe de l'AFP. Là encore, certains participants exprimaient leur solidarité avec la Grèce.

«Nous sommes ici pour sauver notre Europe, avec les immigrants, les réfugiés et la Grèce y compris. L'Europe doit appartenir à tout le monde et pas juste aux Allemands et aux banques», a expliqué à l'AFP Luciano Colletta, un retraité de 66 ans.

En revanche à Bratislava, quelque 8000 personnes, dont Marian Kotleba, fondateur du parti d'extrême droite «Notre Slovaquie», ont manifesté contre l'immigration et les quotas de migrants, à l'appel du mouvement «Stop à l'islamisation de l'Europe», selon les médias locaux.

La police a dû intervenir pour séparer quelque 200 personnes qui tentaient de bloquer le cortège, des manifestants qui protestaient contre une décision de la Commission européenne selon laquelle la Slovaquie (5,4 millions d'habitants) devrait accueillir 471 migrants en provenance d'Italie et 314 de Grèce.

La question des migrants a pris de l'ampleur ces derniers mois en Europe, après plusieurs naufrages de navires remplis d'immigrés en Méditerranée, à chaque fois avec un bilan humain très lourd.

L'Union européenne va lancer prochainement une mission navale pour lutter contre les passeurs en Méditerranée, et envisage des quotas pour répartir les immigrés entre pays européens. Mais cette idée est loin de faire l'unanimité dans les autres capitales européennes.

Photo Andrew Medichini, AP

Un manifestant à Rome, samedi.