Le chef de l'État français François Hollande fait entrer par petites touches dans le paysage présidentiel sa compagne, l'actrice Julie Gayet, présente jeudi pour la première fois à une cérémonie officielle.

Toute de noir vêtue, l'actrice a participé à l'anniversaire de l'appel lancé le 18 juin 1940 par le général de Gaulle, en exil à Londres, pour exhorter les Français à résister à l'occupation nazie.

Sur le mont Valérien, près de Paris, où furent exécutés plus d'un millier d'otages et de résistants au début des années 40, elle est apparue poussant le fauteuil roulant de son grand-père Alain Gayet, Compagnon de la Libération, peu avant l'arrivée du président de la République.

Accompagnée de son père, Julie Gayet, 43 ans, est restée en retrait tout au long de la cérémonie, se tenant derrière les anciens résistants auxquels le chef de l'État serrait la main. Elle est ensuite repartie, tout aussi discrètement sous une pluie fine, avec son père et son grand-père, tandis que le président quittait le mont Valérien de son côté.

Le même jour, l'hebdomadaire Paris-Match publiait en une «Julie Gayet dans la lumière» expliquant comment «elle entre peu à peu dans son nouveau rôle», mais sans aucune photo la montrant avec le président.

Simple coïncidence, affirme l'Élysée. «Il n'y a aucune stratégie de notre part», assure un conseiller du président, soulignant que l'actrice était au mont Valérien en tant que «petite fille de Compagnon de la Libération».

Il n'en reste pas moins que, depuis plusieurs mois, la présence de Julie Gayet dans la sphère présidentielle se fait de plus en plus sentir, sans n'être jamais ni démentie ni confirmée.

Interrogé à plusieurs reprises sur cette relation, M. Hollande s'est contenté de rappeler «le droit au respect de la vie privée».

Depuis la révélation fracassante, le 10 janvier 2014, par le magazine Closer de la liaison présidentielle avec des photos montrant François Hollande casqué se rendant en scooter au domicile de l'actrice, des clichés sont venus régulièrement accréditer la persistance de l'idylle.

Photos volées

Le 10 avril, c'est le magazine à potins Voici qui publie des photos du président et de la comédienne se promenant dans une résidence officielle. Avec eux, le père de Julie Gayet ainsi qu'un couple de hauts responsables, amis de longue date de François Hollande.

«Pour moi, elles n'existent pas», avait répondu à propos de ces photos le chef de l'État quelques jours après sur le plateau de la chaîne Canal+. «Elles me touchent, mais elles ne doivent pas me concerner», avait-il ajouté.

En novembre 2014, le même magazine avait déjà publié des photos volées du couple assis à une table sur la terrasse des appartements de l'Élysée, provoquant une mini-crise au sein du Palais présidentiel. Cinq membres du personnel affectés au «service privé» du chef de l'État, susceptibles d'avoir pris ces photos avaient été mutés à d'autres postes.

Après les affres de la rupture d'avec l'ex-première dame Valérie Trierweiler, une journaliste qui a publié un livre à succès dans lequel elle éreinte son ancien compagnon, les proches du président observent pour leur part la plus grande discrétion sur cette relation.

«Pour les Français, ça ne pose pas de problème, mais il ne faut pas que ça vienne perturber la fonction présidentielle», souligne un ami du chef de l'État.

En panne de popularité, le chef de l'État n'a aucun intérêt, à deux ans de la présidentielle, à voir sa stature présidentielle parasitée par des affaires privées.

Jamais marié, y compris avec l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007 Ségolène Royal, la mère de ses quatre enfants, M. Hollande, très secret sur sa vie privée, n'a jamais laissé percer l'intention de convoler en justes noces, selon son entourage.