Sept mille personnes, selon la police, demandant notamment «la fin des sacrifices», se sont rassemblées mercredi soir sur la place Syntagma, dans le centre d'Athènes, pour manifester leur soutien au gouvernement dans les négociations ardues qu'il mène actuellement avec les créanciers de la Grèce.

Avec en  fond sonore un «Bella Ciao» tonitruant, sur une place parsemée de banderoles en anglais et en grec «Stop à l'austérité, soutenez la Grèce, changez l'Europe», «Finis les sacrifices, même pour l'euro», ou «La démocratie, pas le chantage», elles s'étaient réunies dans le calme, après un appel sur les réseaux sociaux.

Plusieurs membres du gouvernement d'Alexis Tsipras leur ont rendu visite, ainsi que la présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou, dont les postures très radicales lui valent une très grande popularité: elle a ainsi été l'initiatrice d'une commission sur la légalité de la dette qui compte prôner le non-remboursement de celle-ci aux créanciers, et d'une autre sur les réparations que l'Allemagne devrait à la Grèce pour les exactions commises pendant la deuxième guerre mondiale, qui a conclu que Berlin devrait verser quelque 300 milliards d'euros à Athènes.

Le ministre de l'Intérieur Nikos Voutsis a salué «l'aide» que les manifestants tentent d'apporter au gouvernement pour parvenir à un accord «en faveur du peuple».

Parmi les manifestants, Stelios Vitzileos, un retraité du BTP âgé de 82 ans, déplorait qu'ils (les créanciers, ndlr) «taillent, taillent, taillent, nous ne pouvons plus vivre, nous aimons l'Europe, nous voulons rester dans l'Europe, mais malheureusement, la manière dont ils nous poussent, c'est comme s'ils nous disaient d'en partir».

Niki Illiaveri, une femme de 56 ans arborant une pancarte contre «le chantage» des créanciers, disait «soutenir le gouvernement parce qu'il défende notre dignité, il endosse toute la dignité du peuple, il négocie pour la première fois, et ça me rend fière». «Si la négociation échoue, ce ne sera pas de sa faute, il aura vraiment fait de son mieux», ajoutait ce professeur.

«Ma génération et celle à venir doivent à payer quelque chose dont elles ne sont pas responsables», s'insurgeait quant à elle Athanasia, 26 ans, une journaliste.

La Grèce mène de difficiles négociations pour tenter d'obtenir 7,2 milliards d'euros de ses créanciers (UE, BCE, FMI) qui lui permettraient tout juste de passer l'été, sa dette équivalant à environ à 180% de son PIB.