Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé jeudi à Munich sous un soleil de plomb et dans le calme à une première manifestation contre la tenue dimanche et lundi dans la région d'un sommet des chefs d'État et de gouvernement du G7.

Selon les organisateurs qui avaient indiqué attendre 30 000 participants, ce sont finalement 40 000 personnes qui ont défilé dans le centre-ville de la capitale bavaroise, la police locale annonçant pour sa part 34 000 manifestants.

En ce jour férié en Bavière pour cause de Fête-Dieu, le défilé s'est déroulé dans une atmosphère bon enfant, alors que certains élus conservateurs bavarois avaient évoqué la crainte de débordements.

Les quelque 3000 membres des forces de l'ordre ont eu pour principale activité de mettre en garde les participants contre le risque de déshydratation et de coups de soleil. Sur son compte Twitter, la police munichoise se montrait même laudative: «Il n'y a jusqu'ici eu aucun incident notable. Grand respect de la police. C'est le signe d'une démocratie vivante !», écrivait-elle à la fin de la manifestation.

Réunis à l'appel des partis d'opposition Die Linke (gauche radicale) et des Verts, de plusieurs organisations syndicales et associations de défense de l'Environnement, les manifestants ont marché derrière une banderole de tête sur laquelle on pouvait lire: «stopper le TTIP (le traité de libre-échange entre l'UE et les États-Unis), sauver le climat, combattre la pauvreté».

Ils souhaitaient faire entendre leur voix avant que les dirigeants des sept pays les plus industrialisés de la planète ne se retrouvent au château d'Elmau, à une centaine de kilomètres de là, à partir de dimanche.

«Nous devons mettre autant de pression que possible», a déclaré Anton Hofreiter, un des principaux responsables des Verts allemands, tandis que Klaus Ernst, porte-parole adjoint du groupe parlementaire Die Linke estimait que «personne dans le monde» n'avait besoin du traité TTIP. «Seules les grandes entreprises le jugent nécessaire», a-t-il ajouté.

«Jetez votre traité à la poubelle», avait écrit un manifestant sur un conteneur à ordures qu'il a traîné tout au long du parcours, tandis que d'autres centraient leurs revendications sur davantage de lutte contre la misère ou une meilleure défense de l'Environnement, autant de thèmes qui avaient fait l'objet de discussions et de débats lors d'un sommet alternatif de deux jours à Munich.

La manifestation de Munich faisait office de prélude aux autres actions de contestation visant le sommet du G7, organisé sous très haute protection policière.

Des manifestations au départ de Garmisch-Partenkirchen, la petite ville la plus proche d'Elmau, doivent avoir lieu samedi et dimanche, jour marquant le début officiel du sommet du G7.

Sur le territoire de la commune, quelque 250 à 300 personnes ont par ailleurs commencé à monter leurs tentes sur un champ prêté par un agriculteur militant qui peut accueillir jusqu'à 1000 personnes, selon le porte-parole du collectif «Stop G7», qui regroupe des associations comme Attac, des syndicats, ainsi que des organisations pacifistes et pro-environnements.

Un tribunal a finalement autorisé mardi l'installation de ce camp pour protestataires, cassant l'interdiction prononcée par les autorités locales.

Certains participants continuaient toutefois des contrôles policiers importants, qui rendent selon eux l'accès au site difficile. Toutes les organisations anti-G7 ont en outre déploré l'attitude de blocage des autorités locales et régionales, qui ont tenté de couper court à tout rassemblement. Les agriculteurs de la région ont été mis sous pression pour ne pas mettre leurs terres à disposition, ont rapporté les organisateurs.