Mains aux fesses, insultes, regards libidineux : toutes les utilisatrices des transports en commun de la région parisienne ont, un jour ou l'autre, subi des assauts sexistes, selon un rapport remis jeudi au gouvernement français qui a promis des «mesures fortes».

Les jeunes filles sont particulièrement concernées, puisque dans 50 % des cas la première agression a lieu avant 18 ans, précise dans son rapport le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH), qui a interrogé en mars 600 femmes vivant en banlieue parisienne.

Six femmes sur dix craignent une agression ou un vol dans les transports d'Île de France (région parisienne) contre trois hommes sur dix.

Au niveau national, le harcèlement et les agressions sexuelles ont lieu principalement dans les bus et les bus scolaires, plutôt dans la journée qu'en soirée, précise cette instance consultative qui recommande l'adoption d'un grand plan national d'action.

Le Haut Conseil appelle à «rompre le silence» face à un fléau dont même sa présidente a reconnu ne pas avoir mesuré qu'il était «si massif et si pesant pour les femmes».

Il préconise notamment de mieux faire connaître les moyens de donner l'alerte, de renforcer la formation des personnels, ou de mieux organiser les transports par bus (arrêts à la demande, amplitude horaire...), comme expérimenté au Canada, afin de sécuriser les personnes seules la nuit.

Le gouvernement prendra «des mesures fortes d'ici quelques semaines parce qu'il n'est pas tolérable de ne pas pouvoir prendre un transport en commun sans être importunée», a réagi la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.