La mobilisation pour dire non à l'«austérité», à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires, a rassemblé jeudi 300 000 manifestants en France, dont 120 000 à Paris, selon des estimations de la CGT, qui a salué un «succès retentissant».

«Plus de 300 000 salariés, actifs, jeunes et retraités, privés d'emploi, se sont réunis dans les 86 rassemblements et manifestations en province et à la manifestation nationale à Paris. Plus de 120 000 manifestants ont convergé vers la capitale», écrit la centrale dans un communiqué.

La CGT, qui estime que les manifestants «ont clairement affiché leur opposition aux politiques d'austérité conduites par le gouvernement et inspirées par le patronat, Medef en tête», a recensé 45 000 manifestants à Marseille, 10 000 à Bordeaux ou encore 5000 à Nancy et Nîmes.

«Gouvernement et patronat doivent entendre le message et les exigences sociales exprimées aujourd'hui», juge la CGT, qui estime que «la mobilisation d'aujourd'hui doit désormais s'amplifier d'ici à la prochaine journée d'action du 1er mai».

Cette mobilisation est la plus vaste depuis celle du 18 mars 2014 contre le pacte de responsabilité, à en croire les chiffres de la CGT, qui avait recensé 240 000 participants dans tout le pays, dont 60 000 à Paris (10 000 selon la police).

Les manifestants avaient été plus nombreux  lors de la mobilisation contre la réforme des retraites, en septembre 2013: 370 000 participants dans tout le pays, dont 50 000 à Paris, selon la centrale, 155 000 dans tout le pays dont 15 000 à Paris, selon la police.

Près de 800 syndicats d'entreprises publiques et privées avaient également appelé à la grève jeudi, selon la CGT.

Quelque 24% des enseignants du primaire et plus de 35% des professeurs de collège ont fait grève jeudi, estiment les syndicats, tandis que le ministère de l'Éducation a avancé des taux bien plus faibles. Selon un premier relevé auprès de 12 académies, dont Lyon, Lille, Créteil et Paris, quelque 10% du personnel ont observé la grève.

Une dizaine de jours après des départementales marquées par la défaite du PS et l'enracinement du Front national, la protestation des syndicats rejoint celle de certains politiques: les écologistes ont demandé un «changement de cap» et Martine Aubry un infléchissement en faveur «de l'emploi et de la croissance». À gauche, Lutte ouvrière, le NPA et le Front de gauche soutiennent l'initiative syndicale.