Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a confirmé mercredi en appel la peine de prison à perpétuité du général serbe de Bosnie Zdravko Tolimir, bras droit de Ratko Mladic durant le massacre de Srebrenica et coupable de génocide.

«La chambre d'appel (...) confirme la condamnation de Tolimir à la prison à perpétuité», a déclaré le juge et président de la cour Theodor Meron lors d'une audience publique à La Haye, où siège le TPIY.

Le crâne dégarni, visage émacié, l'accusé, 66 ans, portait une croix en bois autour du cou et a réalisé de nombreux signes de croix lorsque le juge Meron lui a demandé de se lever pour entendre le jugement.

A Sarajevo, des membres de l'association des «Mères de Srebrenica» ont salué ce verdict. «Un verdict historique a été prononcé aujourd'hui à la Haye pour le génocide de Srebrenica», a déclaré à l'AFP Zumra Sehomerovic.

«C'est un message important pour ceux qui nient toujours ce crime. Ce verdict les invite à reconnaître la vérité et à remettre à la justice tous les criminels de guerre qui ont participé à ce crime», a-t-elle ajouté.

En tant que chef du renseignement et de la sécurité au sein des forces militaires des Serbes de Bosnie (VRS), Zdravko Tolimir était considéré comme le bras droit du chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic.

Il a été principalement condamné pour son rôle dans le massacre de Srebrenica en juillet 1995, peu de temps avant la fin de la guerre de Bosnie (1992-1995): près de 8000 hommes et garçons musulmans avaient été tués par la VRS dans cette enclave de l'est de la Bosnie.

«Intention génocidaire»

«La chambre d'appel (...) estime que la chambre de première instance n'a pas commis d'erreur en jugeant que l'accusé avait une intention génocidaire», a souligné le juge Meron.

Zdravko Tolimir avait été condamné le 12 décembre 2012 à la perpétuité pour génocide ainsi que pour des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, dont le meurtre, l'extermination et la persécution.

Lors du procès en première instance, plusieurs événements du massacre de Srebrenica, dont le meurtre de quelque 1000 musulmans sur lesquels les soldats de la VRS avaient ouvert le feu après les avoir enfermés dans un entrepôt, avaient été énumérés. «Ils ont tiré pendant des heures», selon les juges.

Selon les juges, il faisait partie d'une «entreprise criminelle commune» dont le but était de faire de Srebrenica une zone serbe ethniquement pure.

Il est un des rares accusés à avoir été condamné par le TPIY pour génocide, le crime le plus grave en droit pénal international, mais aussi le plus dur à prouver.

Le TPIY a inculpé en tout 20 accusés pour le massacre de Srebrenica, dont le général Mladic, 73 ans, et le chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, 69 ans

Leurs procès pour génocide, qui portent également sur d'autres événements de la guerre de Bosnie, dont le siège de Sarajevo, sont en cours à La Haye.

La guerre de Bosnie a fait plus de 100 000 morts et environ 2 millions de réfugiés et de déplacés.