Porte blindée, code d'entrée, ouverture de l'intérieur du cockpit... Depuis les années 1980 et plusieurs détournements d'avion et encore plus depuis les attentats à New York en septembre 2001, l'accès à la cabine de pilotage fait l'objet de très sévères restrictions.

«Une nouvelle législation depuis le 11-Septembre a imposé un double système de déverrouillage des portes pour éviter une entrée dans la cabine» de pilotage, a rappelé le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, en charge de l'enquête sur l'écrasement de l'A320 de Germanwings.

«Le mécanisme impose que celui qui est à l'intérieur accepte l'entrée» dans le cockpit, a-t-il précisé.

Selon un industriel du secteur, le principe est celui de l'inviolabilité de la porte de la cabine de pilotage: concrètement, il faut pour entrer dans le cockpit que le pilote aux commandes autorise l'ouverture de la porte.

Ces mesures ont été adoptées «au lendemain du 11-Septembre» 2001, à la demande des autorités aériennes, pour empêcher quiconque de pénétrer de force ou sous la contrainte d'une arme.

«Les systèmes sont différents selon les appareils et les compagnies aériennes afin de ne pas avoir de norme standard et d'empêcher des terroristes éventuels de savoir comment cela marche d'une compagnie à l'autre et d'un type d'avion à un autre», ajoute cet industriel sous couvert d'anonymat.

Selon l'industriel, un digicode avec un code secret différent selon les compagnies permet d'actionner une sonnette dans le cockpit pour demander l'ouverture de la porte.

Si le pilote à l'intérieur du cockpit ne réagit pas, la porte se déverrouille automatiquement au bout d'une minute.

Mais l'accès au cockpit peut être interdit après ce temps de latence si le pilote aux commandes de l'appareil estime qu'il y a danger. Un système vidéo lui permet en effet de voir ce qui se passe derrière la porte.

Le pilote ou le copilote resté à l'intérieur «a un switch (interrupteur) qui peut refuser l'accès au poste de pilotage», «dans un but tout à fait préventif d'acte illicite», a confirmé Daphné Desrosiers, qui pilote des Boeing 737, sur l'antenne d'une radio française.

Le procureur de la République de Marseille a souligné que «le code est un code d'identification, mais il faut actionner un bouton pour ouvrir» la porte.

Un second code confidentiel d'urgence via le digicode peut actionner une deuxième sonnerie plus alertante dans le cockpit. Mais si le pilote dans le cockpit ne fait rien, il ne sera pas possible d'entrer, souligne l'industriel.