Le travail d'enquête sur la zone de l'écrasement de l'Airbus de German Wings près de Seyne-les-Alpes reprendra mercredi matin à l'aube avec l'héliportage d'une trentaine d'hommes, a indiqué mardi un responsable de gendarmerie.

«Une trentaine de gendarmes du PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) se rendra sur place entre 05h30 et 06h00. Ils sécuriseront la zone pour permettre aux enquêteurs et aux experts de travailler», a déclaré le lieutenant-colonel Jean-Marc Ménichini.

«Une caravane de 65 gendarmes est également partie dès ce soir pour chercher un accès pédestre. Ils vont bivouaquer sur place», a-t-il ajouté, précisant que cinq gendarmes sont également restés sur place pour protéger la zone d'enquête.

Évoquant les circonstances dans lesquelles une des boîtes noires de l'appareil a été retrouvée, quelques heures seulement après l'écrasement de l'avion allemand, le lieutenant-colonel Ménichini a déclaré qu'elle avait été repérée «en survol, parce qu'elle bippait».

Il faudra «au moins une semaine» pour fouiller l'ensemble de cette zone qui est extrêmement vaste, a-t-il poursuivi.

Selon le témoignage du médecin chef du SDIS des Alpes-de-Haute-Provence, Frédéric Petitjean, qui était dans la première équipe sur place mardi matin et qui a «immédiatement transmis l'information qu'il n'y avait pas de survivant au vu de l'état de l'avion et des victimes», le site s'étendrait sur près de 4 hectares, «avec 150 à 200 m de dénivelé, sur 500 à 600 m de longueur».

«C'est un secteur particulièrement difficile d'accès, très accidenté, composé de marnes, des sables ravinés, particulièrement instable, avec des pentes de 60 à 70%. Le personnel y est clairement en danger», a-t-il aussi expliqué.

Il a en outre indiqué qu'il faudrait «au minimum plusieurs jours pour rapatrier les corps» et qu'un second lieu d'accueil pour les familles sera installé à Digne, en plus de celui de Seyne-les-Alpes.

L'Airbus A320 de la filiale low cost de la compagnie allemande Lufthansa s'est écrasé mardi matin dans le sud des Alpes, dans des circonstances qui laissent très peu d'espoir de trouver des survivants.

L'avion, qui effectuait une liaison entre Barcelone (Espagne) et Düsseldorf (Allemagne) pour la compagnie Germanwings, transportait 144 passagers et six membres d'équipage, ce qui pourrait en faire la pire catastrophe aérienne sur le territoire français depuis plus de 30 ans.