L'ex-animateur vedette de la BBC Jimmy Savile a agressé sexuellement 60 victimes âgées de huit à quarante ans rien que dans un seul hôpital, selon un rapport publié jeudi qui continue de révéler l'ampleur de ses méfaits.

Le rapport, commandé par le service public de santé britannique (NHS), affirme en outre que des membres du personnel de cet hôpital, le Stoke Mandeville, situé au nord-ouest de Londres, étaient au courant de ces agressions parce que certaines victimes en avaient parlé, mais que la direction n'en avait pas été informée.

Du fait de sa célébrité et de son association caritative destinée à lever des fonds pour les hôpitaux publics, Jimmy Savile, mort en octobre 2011 à l'âge de 84 ans sans jamais avoir été inquiété, pouvait y circuler librement.

Ce n'est qu'un an après sa mort qu'une enquête journalistique a dévoilé les centaines d'agressions qu'il a commises, conduisant Scotland Yard à le décrire comme «le pire prédateur sexuel de l'histoire du pays».

Selon Androulla Johnstone, responsable de l'enquête qui a abouti au rapport sur Stoke Mandeville, les agressions y allaient de «l'attouchement au viol» et concernaient aussi bien des patients, des visiteurs que des employés.

Un second rapport publié jeudi estime que Jimmy Savile a commis des agressions dans 41 hôpitaux publics pendant des décennies.

L'avocate de 44 de ses victimes, Liz Dux, s'est élevée contre le blanc-seing accordé aux dirigeants de Stoke Mandeville, jugeant «inconcevable» que le rapport n'ait trouvé aucune preuve qu'ils aient été au courant des abus.

«Ces gens qui savaient ce que faisait Savile et qui ont reçu des rapports vont s'en tirer à bon compte», a-t-elle dénoncé.

Le ministre de la Santé Jeremy Hunt, entendu jeudi par les parlementaires sur ces rapports, a estimé que les gens n'ont pas osé «poser les bonnes questions, les questions difficiles», en raison de sa célébrité et de sa générosité affichée. «Les gens étaient soit trop éblouis soit trop intimidés (...) pour l'affronter», selon lui.

Évoquant Stoke Mandeville plus particulièrement, il a ajouté que les victimes y avaient été majoritairement de sexe féminin et qu'une vingtaine d'entre elles étaient particulièrement vulnérables en raison de lésions à la moelle épinière.

Dans une autre affaire d'agressions sexuelles commises par une célébrité, concernant cette fois le chanteur britannique Cliff Richard, la police a annoncé avoir élargi son enquête lancée l'été dernier concernant des accusations d'agressions sexuelles sur mineurs, à d'autres victimes potentielles.

«C'est une enquête qui s'est nettement élargie depuis son lancement. Les avocats de Cliff Richard sont au courant qu'il y a plus qu'une accusation», a indiqué le chef de la police du Yorkshire du Sud, David Crompton, dans un courrier à la commission des affaires intérieures et que cette dernière a publié.

Selon le quotidien Daily Mail, deux autres victimes présumées qui se seraient signalées.

La première plainte, concernant des faits qui se seraient déroulés dans les années 1980 et auraient impliqué un jeune garçon âgé de moins de 16 ans à l'époque, avait été rendue publique en août.

La vedette rock âgée de 74 ans, qui a vendu plus de 250 millions de disques, a démenti catégoriquement ces accusations comme les nouvelles.

«Je n'ai aucune idée d'où viennent ces accusations absurdes et fausses. La police ne m'a pas donné de détails», a-t-il dit dans un communiqué, affirmant «n'avoir jamais de sa vie agressé qui que ce soit».