Quelque 500 personnes étaient réunies vendredi au Danemark pour l'enterrement de l'auteur présumé des attentats du weekend dernier, Omar El-Hussein, alors que la police danoise a confirmé vendredi que son ADN avait été retrouvé sur le lieu de la première attaque.

Le jeune homme de 22 ans, né au Danemark et d'origine palestinienne, a été enterré dans l'après-midi dans le cimetière musulman de Brøndby, près d'une bretelle d'autoroute. Près de 500 personnes se sont recueillies devant la tombe restée anonyme, sans plaque, a constaté l'AFP.

Une brève cérémonie avait été célébrée à la mosquée avant la mise en terre, à la suite de la prière du vendredi. Près de 500 personnes étaient présentes. Nombre d'entre elles priaient dehors sur de grands tapis. Des enfants étaient là également.

Un responsable des services funéraires de la communauté islamique danoise, Kasem Said Ahmad avait affirmé au quotidien Jyllands-Posten que les personnes viendraient «pour soutenir sa famille, pas lui».

Samedi, le tueur présumé s'est d'abord attaqué à un centre culturel où avait lieu un débat sur la liberté d'expression. Il a tiré 28 fois contre le bâtiment avec un M 95, un fusil très puissant retrouvé ensuite par la police. L'une des balles a été fatale à un réalisateur danois de 55 ans, Finn Norgaard, qui sera inhumé mardi.

Quelques heures plus tard, le tueur était devant la grande synagogue de Copenhague avec deux pistolets, et a tué l'homme qui assurait la sécurité d'une bar-mitzvah. Sa victime Dan Uzan, un juif de 37 ans, a été enterrée mercredi en présence du chef du gouvernement danois.

La police danoise a lancé un appel à témoins, diffusant des photos du tueur présumé.

L'ADN est bien celui du tueur présumé

Les enquêteurs ont affirmé vendredi que l'ADN d'Omar El-Hussein avait été retrouvé sur les lieux de la première attaque, et qu'il se serait rendu autour de la synagogue juste avant l'attentat.

Samedi dernier, «entre 23h25 et l'infraction à 00h41, il a fait du vélo dans le périmètre (autour de la synagogue). Nous avons l'impression qu'il était là en reconnaissance avant la fusillade, faisant des allées et venues à vélo (...) et pouvait bien voir le garde et la police devant la synagogue», a précisé dans un communiqué l'inspecteur chargé de l'enquête. La police a lancé un appel à témoins, diffusant des photos du tueur présumé.

Omar El-Hussein a été tué dimanche avant l'aube, lors d'un échange de tirs avec la police.

À la sortie de la mosquée, d'où le corbillard contenant la dépouille mortelle est parti, nombreux étaient les jeunes hommes en pantalon de survêtement ou pantalon large, baskets aux pieds.

«Il y avait beaucoup de jeunes gens qu'on ne voit pas d'habitude. Ils étaient là parce qu'ils connaissaient Omar (El-Hussein), certains d'entre eux étaient membres de gangs», a dit à l'AFP un homme de 30 ans, originaire d'Afrique de l'Est, qui a refusé de donner son nom et a affirmé fréquenter la mosquée chaque vendredi.

«Eux aussi sont mes frères parce qu'ils croient en Allah et dans le prophète Mohammed, mais leur style de vie n'a pas grand-chose à voir avec l'islam», estime-t-il. «La sécurité des musulmans est menacée, ça fait partie des choses dont on a parlé», a ajouté le jeune homme.

Selon lui, des «musulmans extrémistes peuvent avoir utilisé» El-Hussein, né au Danemark, mais d'origine palestinienne.

Dans le quartier de l'auteur présumé des attentats, les jeunes tendaient à minimiser la portée de ses actes. «C'était une personne normale», a dit de lui un de ses amis, emmitouflé dans un anorak noir. «Il a juste fait les mauvais choix, je ne le vois pas comme un terroriste», avait affirmé lundi un autre de ses amis, Mohammed.