Plusieurs centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union, dans l'est de la France, ont annoncé les autorités qui ont condamné un acte «antisémite» et promis de «punir» les auteurs par la voix du chef de l'État François Hollande.

La profanation a été annoncée dimanche en fin d'après-midi par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, tout juste rentré de Copenhague où il a rendu hommage aux victimes de la double fusillade contre un centre culturel, accueillant un débat sur la liberté d'expression, et une synagogue.

Selon une source proche de l'enquête, la gendarmerie locale a été prévenue dimanche peu avant 17H00 de la profanation de ce cimetière juif qui compte environ 400 tombes.

«Les constatations de police scientifique sont en cours. Autour de 300 tombes auraient été profanées» selon les premiers éléments de l'enquête, a précisé cette source dimanche soir. Il s'agit de «dégradations», «pour l'instant aucune inscription n'a été constatée».

La profanation a entraîné de nombreuses condamnations des autorités et de la communauté juive, encore sous le choc des attaques de Copenhague, un mois après les attentats de Paris qui ont fait 17 morts dont quatre dans la prise d'otages dans une épicerie juive.

«Le président de la République condamne avec la plus grande fermeté la profanation du cimetière juif de Sarre-Union dans le Bas-Rhin. Tout sera mis en oeuvre dans les meilleurs délais pour que les auteurs de cet acte odieux et barbare soient identifiés et punis. La France est déterminée à lutter sans relâche contre l'antisémitisme et ceux qui veulent porter atteinte aux valeurs de la République», a indiqué le palais présidentiel de l'Élysée dans un communiqué.

Peu auparavant, le premier ministre français, Manuel Valls, avait qualifié cette profanation d'«acte ignoble et antisémite», et promis que «tout sera(it) mis en oeuvre pour retrouver les responsables».

«J'en ai marre tous ces actes antisémites, sous leurs différentes formes, qu'on a vus le 9 janvier à Paris, hier à Copenhague et aujourd'hui en Alsace, cette haine qui s'exprime démontre qu'on a complètement raté l'éducation de nos jeunes», s'est emporté le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Roger Cukierman, interrogé par l'AFP.

Le ministre de l'Intérieur a rappelé que «nous protégeons tous les lieux de culte, toutes les institutions. Nous le faisons en très étroite liaison avec la communauté juive». En France, les synagogues sont particulièrement protégées par des militaires et des policiers depuis les attentats de début janvier.

Le nombre d'actes antisémites a doublé en France en 2014 par rapport à l'année précédente, avec une hausse des violences plus marquée encore que celle des injures, selon des chiffres de la communauté juive.

Ce n'est pas la première fois que le cimetière juif de Sarre-Union fait l'objet de profanations. En 1988, une soixantaine de stèles juives y avaient été renversées, et en 2001, 54 tombes avaient été saccagées.