Le premier ministre grec Alexis Tsipras, de retour d'un marathon diplomatique en Europe, a affirmé jeudi qu'il fallait «tourner la page en Grèce et en Europe» et mettre fin «au cauchemar de la politique d'austérité».

«L'heure est venue de tourner la page non seulement en Grèce, mais en Europe», a dit le premier ministre en s'adressant à son groupe parlementaire, fort de 149 députés (sur 300 au total), qui se réunissait pour la première fois depuis la victoire de la gauche radicale Syriza aux législatives du 25 janvier.

«Les Grecs ont tourné la page et on ne va pas retourner en arrière, ce choix est important et marque le nouveau changement en Europe», a souligné M. Tsipras qui a enchaîné les visites à Rome, Paris et Bruxelles, mardi et mercredi, en quête de soutiens favorables à une renégociation de la dette de son pays.

En réponse aux responsables européens qui ont appelé la Grèce à respecter les engagements des gouvernements précédents vis-à-vis des créanciers du pays, Alexis Tsipras a averti «qu'on ne peut pas exercer de chantage sur la démocratie en Grèce et en Europe».

«Nous sommes un pays souverain (...) la terreur et le chantage sont finis», a-t-il également déclaré.

Selon le premier ministre, la Grèce est soutenue par «tous ceux qui luttent pour une Europe avec plus d'optimisme, avec l'espoir de plus de solidarité et de justice».

Il a réitéré qu'il allait renégocier avec l'Europe le plan d'assistance internationale à la Grèce, abondé par l'UE et le FMI, en respectant le programme de son parti et le vote des Grecs.

Poutine invite Tsipras à la fête nationale

Le président russe Vladimir Poutine a invité jeudi Alexis Tsipras à assister à la fête nationale russe le 9 mai à Moscou, et ce dernier en a accepté le principe, a annoncé un communiqué des services du premier ministre grec.

M. Poutine a appelé M. Tsipras pour «le féliciter de la formation de son gouvernement après les législatives du 25 janvier et il l'a invité à assister à la cérémonie de la fête de la victoire des peuples contre le nazisme, le 9 mai».

Le 9 mai est une fête nationale qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le premier ministre grec a répondu que «la lutte contre le nazisme est très importante et qu'il a l'intention d'accepter cette invitation».

Lors de leur discussion, les deux hommes ont souligné la nécessité de renforcer la coopération entre la Grèce et la Russie, «deux pays qui ont des relation historiques et profondes, dans les secteurs de l'économie, de l'énergie, du tourisme, de la culture et des transports», selon le communiqué.

Ils ont également parlé des évolutions internationales et régionales ainsi que «l'importance d'assurer la paix et la stabilité en Ukraine».